Un pancréas artificiel 
pour les diabétiques

Depuis quelques mois, les diabétiques de type 1
peuvent bénéficier d’une pompe et d’un capteur interconnectés qui gèrent seuls l’équilibre précaire entre glycémie et insuline. De quoi alléger considérablement la charge mentale des patients.

Romain Mudrak

Le7.info

Charlotte est devenue diabétique de type 1 à l’âge de 
11 ans. A l’époque, la seule solution pour elle consistait à se piquer le bout du doigt pour connaître son taux de glycémie et à s’injecter de l’insuline au « stylo » afin de conserver un équilibre précaire à l’intérieur de son organisme. « Les piqûres, c’était dix fois par jour ! », se souvient la jeune femme aujourd’hui âgée de 25 ans. Ensuite sont arrivés successivement la pompe automatique et le capteur sous forme de patch. Ces innovations technologiques ont considérablement simplifié la vie des patients. Problème, les injections lentes au fil de la journée ne tenaient pas compte du rythme de vie du patient. « Si je voulais faire du sport l’après-midi, il fallait que j’anticipe. »


En début d’année, une petite révolution est apparue pour limiter ces contraintes quotidiennes. Désormais, pompe et capteur de dernière génération sont interconnectés. Autrement dit, l’une régule son action en fonction des données fournies par l’autre. Tout cela en « boucle fermée ». Charlotte est équipée de ce dispositif depuis un mois. Et elle est ravie : « C’est plus que du confort, c’est une amélioration complète de la qualité de vie. Avant, je n’étais pas à l’abri d’un mauvais calcul, je risquais de me sentir mal au volant ou en rendez-vous. » Terminées les hypoglycémies en pleine nuit. 
« J’ai deux enfants en bas âge qui continuent de me réveiller, mais je sens quand même que mon sommeil est plus réparateur », poursuit Charlotte, devenue infirmière libérale. Seul inconvénient, le bolus, cette injection d’insuline rapide indispensable avant chaque repas, doit encore être réalisé manuellement via une fonction intégrée à la pompe.


180 décisions par jour

« Les diabétiques doivent faire attention à ce qu’ils mangent, bien gérer leurs activités, collecter leurs résultats de glycémie… On a estimé que certains patients devaient prendre jusqu’à 180 décisions par jour en lien avec leur diabète, souligne Xavier Piguel, chef du service endocrinologie, diabétologie et nutrition du CHU de Poitiers. Sans compter qu’ils multiplient les rendez-vous médicaux et paramédicaux. Cette solution permet véritablement d’alléger leur charge mentale. » Cathéter et capteur doivent être remplacés respectivement tous les trois et dix jours. Les patients le font seuls. Cerise sur le gâteau, Charlotte ne paie rien : en France, les capteurs sont remboursés par l’Assurance maladie et la mise à jour de sa pompe a été prise en charge par le prestataire médical qui la commercialise. Le diabète de type 1 concerne 300 000 personnes en France, soit 
5 à 10% de la totalité des patients. Demain, ces avancées pourraient bien profiter également aux diabétiques de type 2, une fois que d’autres problématiques propres à cette pathologie seront surmontées.

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