La « prépa » des profs

A Poitiers, la première promotion de classe préparatoire au professorat des écoles a ouvert à la rentrée. Accessible juste après le bac, ce parcours vise à renforcer la formation des futurs instituteurs et à rendre le métier plus attractif.

Romain Mudrak

Le7.info

Sur 354 candidats au départ, seuls 35 ont été retenus 
(31 filles, 4 garçons). Recrutés sur dossier et motivation juste après le bac, ils ont intégré en septembre la première promotion du parcours préparatoire au professorat des écoles (PPPE) à Poitiers. La première année, le groupe passera les trois quarts de son temps dans les locaux des classes préparatoires du lycée Camille-Guérin. « L’objectif est de leur donner à tous les mêmes bases quelles que soient les spécialités choisies au bac », explique la proviseure Sabine Dubernard. En janvier, un stage d’observation de quatre semaines leur permettra de découvrir le métier grandeur nature. Une façon de conforter leur choix ou de bifurquer rapidement. Sur l’ensemble des trois ans, dix semaines sont dédiées à la mise en situation.


En deuxième et troisième années, ces étudiants auront vocation à suivre davantage les cours de sciences du langage, à la faculté de Lettres et Langues. « Pour enseigner la lecture à des enfants, il faut enseigner le langage, souligne Efi Lamprou, responsable de ce département à l’université. Ils vont apprendre la phonétique, l’origine des mots, la syntaxe… Comparer les structures linguistiques de différentes langues va aussi leur permettre d’aider des élèves allophones à appréhender le français. » Dans les rangs de cette première promotion, la formation remplit pour l’instant toutes ses promesses : 
« L’approche pluridisciplinaire me plaît davantage qu’une licence ultra-spécialisée », affirme une étudiante. « Avec le lycée, je garde un cadre rassurant, j’aurais été un peu perdue à l’université », assure une autre. Une troisième aimerait compléter son cursus par des cours de langue des signes. La majorité acquiesce et soutient la demande qui devrait être exaucée en deuxième année.


Lisibilité du parcours

Ces trois années doivent faciliter leur accès au master de l’enseignement (MEEF), puis au concours, sans pour autant que des places leur soient réservées. Reste à savoir si ce nouveau parcours parviendra à résoudre le manque d’attractivité du métier d’enseignant ? C’est l’un des objectifs selon la rectrice d’académie, Bénédicte Robert : « Ce cursus accessible directement sur ParcourSup donne une lisibilité sur cinq années aux étudiants et à leurs parents. C’est rassurant. Et des passerelles existent vers d’autres licences en cas de réorientation. » En la matière, le salaire est aussi un enjeu déterminant pour les syndicats.

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