Fast-foods : la chasse au jetable est lancée

Depuis le 1er janvier, les fast-foods ne peuvent plus proposer de gobelets et barquettes à usage unique aux clients qui consomment sur place. Théoriquement. Dans la Vienne, toutes les enseignes ne sont pas encore dotées en vaisselle lavable et réutilisable…

Le7.info

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Les verres et barquettes de frites en plastique réutilisables garnissent les plateaux du McDonald’s de Chasseneuil depuis quelques semaines déjà. Le restaurant n’a pas attendu le 1er janvier pour se plier à la loi anti-gaspillage de février 2020, qui bannit les contenants jetables pour les repas consommés sur place, dans les établissements de vingt places et plus. Les anciens emballages en carton n’ont toutefois pas complètement disparu. Ils sont encore servis à la clientèle du drive… et à celle du restaurant lors de pics d’affluence. La conséquence des vols déplorés par la chaîne à l’échelle nationale ? Sur cette question comme sur le déploiement de la vaisselle réutilisable, Bruno Thetiot, le franchisé de plusieurs restaurants de la Vienne, n’a pas souhaité s’exprimer. Mais son enseigne n’est pas la seule concernée. Depuis début janvier, 15% de la vaisselle aurait été dérobée dans les grandes chaînes, un phénomène qui non seulement a un coût mais contrevient à la vocation écologique de la mesure. Selon l’Ademe, elle devrait permettre d’éviter près de 
150 000 tonnes de déchets (hors couverts) par an. Zero Waste France, qui en fait son cheval de bataille depuis 2017, salue la mesure. « Une étude de 2017 établissait que McDonald’s produisait plus d’1kg de déchets par seconde, rappelle Louise Lemblé, de Zéro Déchet Poitiers. A l’échelle locale, cette mesure arrive en même temps que la mise en place sur Grand Poitiers de la collecte des bio-déchets. On voit que ça bouge. »


Pas tous à la même enseigne

Si McDonald’s a pris les devants, au Burger King de la zone République Nord, on dit espérer la réception de la vaisselle et du matériel de lavage pour 
« bientôt ». Et qui dit nouveaux équipements dit nouveaux protocoles et formation des salariés. De son côté, Quick a momentanément troqué les emballages carton contre des sachets. Changer de modèle économique prend du temps.


Quant aux fast-foods indépendants, ils se heurtent à d’autres obstacles, dans un contexte inflationniste sur les produits alimentaires et les énergies. « Financièrement, je ne peux pas investir. A minima, rien que pour la vaisselle, j’en aurais pour 500€, explique Benoît Veillon, gérant des 3 Régals sur la Technolope du Futuroscope. J’ai à peine plus de vingt places assises. J’envisage donc plutôt d’en supprimer quelques-unes dans un premier temps, en attendant de pouvoir investir. »

Pour les contrevenants, l’amende s’élève à 7 500€. A voir si les services de l’Etat vont observer une période de tolérance. Sur les produits interdits au 1er janvier 2021, les contrôles ont commencé en 2022. De son côté, Zero Waste France entend « aller constater visuellement si la vaisselle est mise en place et vérifier les consignes de tri au niveau des poubelles », au cas où une action en justice serait nécessaire.

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