Les économies d’énergie font partie des arguments de vente de la domotique. Dans les faits, tous les objets connectés n’ont pas la même efficacité.
« La domotique ne remplacera jamais une bonne isolation ! »
Conseiller à l’espace infos énergie de Poitiers, Denis Allaume est catégorique. Avant de nuancer : « Les objets connectés permettent d’avoir le suivi en temps réel des consommations, donc de les contrôler. » En évitant les utilisations inutiles, on limite de fait la consommation. « Sur le chauffage domestique, la domotique aide beaucoup, convient Florence Clément, responsable de la communication grand public à l’Agence de la transition écologique (Ademe). Il y a quelques années, il n’était pas possible de piloter le chauffage à distance. Aujourd’hui, cela permet de gagner jusqu’à 15%, sachant que le chauffage est le plus gros poste de dépense d’un logement. » Le versant climatisation est souvent négligé mais, là aussi, la domotique peut être une alliée précieuse. « Il y a une méconnaissance de la température de climatisation, constate Florence Clément. On la met souvent autour de 22°C alors que la température de consigne proposée par la réglementation thermique est de 26°C. Non seulement le corps la supporte très bien mais la différence entre 22 et 26°C permet de consommer deux fois moins d’énergie. »
Les autres économies favorisées par la domotique restent plus confidentielles, pour ne pas dire inexistantes. « Le chauffage, les volets roulants, l’arrosage automatique ont un intérêt mais on a aussi vu des parasols qui se commandaient à distance… »
Domotique et photovoltaïque
« La domotique est aussi utile dans le cadre de la mise en place de panneaux photovoltaïques en autoconsommation »,
reprend Denis Allaume. Le principe est le suivant : « Quand les panneaux produisent trop, l’électricité est renvoyée vers le réseau. Sinon, cela implique que la maison vive au rythme de la production solaire, le ballon d’eau chaude, la machine à laver… La domotique peut permettre de les faire fonctionner, précisément lorsque la production est conséquente, et ainsi d’ajuster production et usages. »
Reste que, globalement,
« la domotique fait ce que l’on pourrait faire nous-mêmes », remarque le thermicien. Or les objets connectés sont fabriqués à partir de terres rares, autrement dit des métaux stratégiques compliqués à extraire du sous-sol. Florence Clément met donc en garde contre
« la gadgétisation » et interroge : « En a-t-on vraiment besoin ? ».