La seconde vie des chewing-gums

Etudiante en environnement à La Rochelle, Marine Guilbaud souhaite sensibiliser le grand public à la préservation des océans. En lien avec la société châtelleraudaise Plaxtil, elle a imaginé une entreprise autour du recyclage des chewing-gums, CréaGum.

Claire Brugier

Le7.info

Les vêtements, mégots, masques chirurgicaux, billets de banque ou encore tout récemment les cartables, en partenariat avec Cultura, Plaxtil n’en finit plus de donner une seconde vie aux matières plastiques. 
« Dès qu’il y a une problématique de déchets plastiques à régénérer, on nous appelle », résume Olivier Civil, son co-fondateur. Cette fois-ci, ce sont les chewing-gums sur lesquels s’est penchée l’entreprise châtelleraudaise, sollicitée par Marine Guilbaud. L’étudiante rochelaise en master 2 gestion de l’environnement et écologie littorale, doublé d’un master en ingénierie environnementale et territoires littoraux, vient de créer une startup autour du recyclage des chewing-gums, périmés ou usagés. « Les chewing-gums sont le deuxième déchet le plus produit dans le monde, martèle l’étudiante. Et la France en est la deuxième consommatrice au monde. A partir de là, qu’est-ce qu’on fait ? » En guise de réponse, la future doctorante a imaginé CréaGum pour « travailler sur cette problématique et réduire ce déchet ».

Préservation des océans

La démarche de Marine Guilbaud va toutefois au-delà du seul recyclage. « Mon objectif est de transmettre, partager et participer à la conservation des milieux marins. Je me suis rendu compte que le grand public ne savait pas ce qu’était l’océan, ou plutôt les océans, en dehors de cette grande étendue bleue qu’ils voient pendant leurs vacances. » 
Or les chiffres sont là : « 80% des déchets retrouvés en mer proviennent d’activités menées sur terre. On ne se rend souvent pas compte que même si on est très éloigné du littoral, notre pollution se retrouve dans les océans. » Et les chewing-gums, en tant que « polymères synthétiques dérivés du pétrole » ne font pas exception à la règle. 
« Nous avons procédé à des tests à partir de la matière chewing-gum, explique Olivier Civil. Les premiers résultats ne sont pas directement industrialisables mais cela peut fonctionner, même si cela va demander encore des études en recherche et développement, notamment sur les caractéristiques chimiques et mécaniques de cette matière, son association avec d’autres plastiques. »

Le premier test de collecte s’est avéré concluant. « En deux semaines, en septembre 2022, j’ai récupéré 15kg d’invendus dans les petits commerces de La Rochelle et son agglomération ! », 
note l’étudiante-entrepreneuse qui souhaite s’appuyer sur les établissements scolaires, entreprises et collectivités. En attendant, elle planche sur le prototype d’un jouet de plage, attendu « au printemps 2024 », et peaufine toute une batterie d’ateliers autour des enjeux de la préservation des océans. « Je n’envisage pas de e-commerce. Je veux rester dans une économie circulaire. Ces jouets auront une histoire à raconter, et en plus elle sera locale. »

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