La Maison Mitteault 
investit pour l’avenir

Reconnue par les plus grands chefs pour la qualité de ses foies gras et produits dérivés du canard, la Maison Mitteault, à Chalandray, s’est doté d’un nouveau bâtiment d’abattage et de transformation. Un investissement à hauteur de 4,2M€.

Claire Brugier

Le7.info

Depuis sa création en 1975, à Chalandray, la Maison Mitteault n’a cessé d’évoluer pour s’adapter au marché, aux normes sanitaires ou encore à la menace de la grippe aviaire. Son atelier datant des années 1980, la « petite » entreprise spécialisée dans la production de foie gras, magret et autres produits dérivés du canard vient d’investir dans un bâtiment flambant neuf. Mitoyen de la ferme originelle où va perdurer l’activité de stérilisation, cet espace de 1 400m2 abrite depuis le 12 mai dernier l’abattage et la transformation. L’investissement, de 4,2M€, a nécessité un emprunt de 2,5M€, le reste étant réparti entre 500 000€ de la Banque publique d’investissement, 567 000€ du Plan de relance, 91 000€ de la Région et 600 000€ du fonds d’investissement Poitou-Charentes Expansion (Région).

Au-delà de l’aspect sanitaire, « ces nouvelles installations vont permettre d’apporter plus de confort au travail au salariés », 
souligne Paul Mitteault. Le jeune ingénieur en agronomie de 26 ans a rejoint l’aventure familiale aux côtés de son père Hubert en 2021, en rachetant les parts de son oncle Bernard.

Des grandes surfaces aux plus grandes tables

Trente-neuf personnes travaillent actuellement dans l’entreprise qui affiche un chiffre d’affaires de 5M€. La production annuelle, sauf exception, est de 90 000 canards par an, à raison d’un nouveau lot de 2 000 canetons par semaine. « On ne doublera jamais la production », précise Paul Mitteault, soucieux de conserver une fabrication artisanale malgré les volumes et les marchés. Actuellement, près de 40% du chiffre d’affaires est réalisé auprès de grands restaurants et traiteurs -dont la moitié à l’export en Europe, à Singapour et jusqu’au 
2 octobre dernier au Japon-, 40% en grandes surfaces dans un rayon de 100km, et 20% dans le magasin ouvert à la ferme. « Ce nouveau bâtiment n’est pas un signe d’industrialisation, insiste le co-gérant, il répond à une mise aux normes par anticipation. »

Selon le même principe, la Maison Mitteault a choisi d’installer 2,5ha d’ombrières photovoltaïques reliées par des filets. En-dessous, ses canards sont confinés à l’air libre, à l’abri de la grippe aviaire (sur l’exploitation, la vaccination obligatoire débutera le 24 octobre). Réalisée en partenariat avec Zénith Solaire, l’opération de 5M€ n’a rien coûté ou presque aux exploitants. Des panneaux photovoltaïques ont également été installés sur le toit du nouveau bâtiment. Leur production électrique, estimée à 125 kilowatts-crête (kWc), alimente les bâtiments de gavage et un nouveau parc de panneaux de 1 500m2 est attendu pour 2024, soit 300kWc à destination du bâtiment neuf.

Ainsi, en près de cinquante ans, la Maison Mitteault est passée des oies aux canards (1988), d’un marché local aux cuisines des plus grands restaurateurs (2007). Elle a créé son propre élevage (2010), acquis la ferme de Plaisance, à Vouillé (2014), pour maîtriser sa production de céréales, de maïs notamment… Et elle s’est fait un nom. Son secret ? « La qualité », répond sans hésitation Paul Mitteault. Et aussi cet autre ingrédient... « On n’a rien changé aux recettes. Ce sont encore à 95% celles de ma grand-mère. »

 

Photo : DR

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