Face à la schizophrénie

20 000 personnes atteintes d’un trouble mental sont suivies par l’hôpital Henri-Laborit, à Poitiers. La schizophrénie est l’une de ces pathologies mises en lumière lors des Semaines d’information sur la santé mentale qui se déroulent jusqu'en novembre.

Chris Ferreira

Le7.info

Dans la Vienne, 4 600 personnes seraient atteintes de schizophrénie, soit 1% de la population. « Cette pathologie se développe le plus souvent à l’âge adulte. Elle met à mal la pensée et le rapport à la réalité des individus concernés », note le Pr Ludovic Gicquel, chef du pôle universitaire de psychiatrie de l’enfant et de l’adolescent. Elle aurait trois composantes : biologique, psychologique et sociale. Mais comment se matérialise-t-elle concrètement ? Yves Pétard préside l’Unafam Vienne, un organisme de soutien et de services aux personnes en situation de handicap. Il a aussi été père d’un enfant schizophrène.

« Nous l’avons adopté à l’âge de 4 ans. Né en Corée, il venait de vivre un an en orphelinat. » 
Yves Pétard se rappelle d’un enfant joyeux et facile. « Mais il avait des problèmes cognitifs et opérait souvent des raccourcis de compréhension. Lorsqu’il travaillait dans des hôtels et des palaces, il était difficile pour lui de faire face au stress. » Son fils adoptif s’est donc « clochardisé ». Difficile pour lui de reconnaître sa maladie. « En 18 ans, de 2002 à 2020, j’ai signé treize demandes de soin sans consentement. Il était délirant sans être agressif », 
se remémore-t-il. Selon lui, la dangerosité peut se manifester sans cause directe. Mais il tient à rappeler qu’il y a surtout une forme d’auto-agressivité. « 15% des personnes atteintes de schizophrénie se suicident. »

Des solutions ?

Les solutions pour soigner les personnes atteintes de cette maladie ? Selon le chef du pôle universitaire de psychiatrie de l’enfant et de l’adolescent, « il faut être le plus présent au moment où les signes annonciateurs se profilent et se précisent en procédant à des soins précoces, médicamenteux ou non ». Agir pour atténuer les symptômes s’avère donc nécessaire. « Si l’on ne fait rien, le trouble s’installe et se déploie. »

De son côté, Yves Pétard recommande aux proches de ne surtout pas rester isolés. Au début, la relation familiale est souvent difficile car les proches ne comprennent pas la situation. Et cela ne relève pas que des soins psychiatriques. « Des soins somatiques, un toit, des ressources, des relations sociales et professionnelles, une protection juridique sont également nécessaires… En définitive, le sanitaire et le médico-social doivent collaborer étroitement. C’est ce pourquoi nous agissons à l’Unafam. »

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