Le musée Sainte-Croix en slamant

Dans le cadre des animations proposées pendant les fêtes au musée Sainte-Croix, à Poitiers, Nicolas Minet, alias Shan, animera dimanche des visites slamées. Une façon originale de découvrir ou redécouvrir les collections.

Claire Brugier

Le7.info

Ah si les œuvres d’art avaient la parole… A défaut, elles vont être aux premières loges pour assister jusqu’au 17 décembre aux différentes animations proposées par le musée Sainte-Croix, à Poitiers. Jeux, musique, danse… Qui a dit qu’un musée devait être silencieux ? Ainsi Shan proposera-t-il dimanche des visites originales des collections. « Entre la visite guidée et le spectacle vivant », annonce le slameur poitevin. Avec la complicité du service animation, il a sélectionné huit peintures et sculptures, lesquelles lui ont inspiré des textes. « Je peux écrire ce que je veux. Et me libérer du format 3 minutes du slam, confie-t-il, ravi de cet exercice de style. Bien sûr, il y avait des incontournables, comme la Grand’Goule ou la Minerve en marbre blanc, mais j’ai aussi choisi des œuvres plus mineures. Et je pourrai même jouer sur le Steinway ! » Shan n’en est pas à sa première intervention du genre, Sainte-Croix l’a déjà accueilli lors de la Nuit des musées, le Grand Atelier à Châtellerault à deux reprises déjà. Il a concocté pour dimanche une visite spéciale jeune public, dans un format raccourci -20 minutes au lieu de 45- et avec quelques œuvres triées sur le volet.



« C’est ludique »

Derrière Shan le slameur se cache -pas vraiment- Nicolas Minet le prof de maths, tombé dans le slam en 2019 à la faveur de « séances de soutien scolaire pour des mineurs migrants isolés, à la M3Q ». Dans la maison de quartier, d’autres proposaient du slam. Une découverte déterminante. « J’ai un fort pour les chiffres, un faible pour les lettres », plaisante Nicolas Minet, qui écrivait déjà… « des publications sur l’enseignement ». Par la suite, il s’est mis à écumer les scènes slam de France et de Navarre. « En sciences, on a besoin de mots justes. Alors cela n’a pas été spécialement difficile de mettre des mots sur des émotions. Il y a deux formes d’écriture du slam : celle qui correspond à une urgence, un besoin, et celle qui consiste simplement à jouer sur les mots. Quoi qu’il en soit, c’est ludique et c’est quelque chose de très mécanique et rythmique, ce qui me plaît, à moi le matheux ! »  Shan aime écrire « pour des occasions », des visites de musée originales comme des spectacles de danse. Il anime aussi des ateliers d’écriture slam en milieu scolaire, dans les médiathèques, lors de festivals… Et il s’apprête à sortir dans quelques semaines son premier album, Le Vol du Faucon, enregistré en local, à Montamisé, avec des musiciens du cru. « J’ai réécrit les textes pour qu’ils deviennent des chansons », précise l’artiste, car, petit rappel, « le slam consiste à déclamer en public un texte dont on est l’auteur ». Pour un petit aperçu, c’est dimanche au musée !


Visites slamées, dimanche à 14h et 16h30 (tout public), 15h30 (spéciale jeune public), au musée Sainte-Croix, à Poitiers.

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