La socio-esthétique 
au service des patients

Encore peu connu, le métier de socio-
esthéticienne consiste à prodiguer des soins à des personnes fragiles. Jessica Letty s’est formée à Tours l’année dernière et intervient en milieu hospitalier.

Arnault Varanne

Le7.info

Au sein de son équipe d’oncologie-hématologie et thérapie cellulaire, le CHU de Poitiers dispose d’une socio-esthécienne, Malorie Proust, dont l’établissement décrit la mission comme « un soin complémentaire et bienfaiteur dans la prise en charge globale des patients ». Encore méconnue dans la Vienne, la socio-esthétique dépasse aujourd’hui le cadre de l’hôpital. Jessica Letty s’est formée l’année dernière au sein du Cours d’esthétique à option humanitaire et sociale (Codes), au CHRU de Tours. « J’avais besoin de m’armer face à une clientèle qui souffre de plus en plus de pathologies physiques et de difficultés sociales », indique la professionnelle, dont le cabinet est situé à Saint-Martin-la-Pallu. Pendant neuf mois, elle a appris au gré d’immersions à prodiguer des soins à des personnes alitées, hospitalisées pour des troubles psychiques… Une expérience très enrichissante, au point que la coiffeuse et esthéticienne diplômée multiplie les interventions à la Ligue contre le cancer de la Vienne sur l’estime de soi, à Cap Emploi…

Education thérapeutique

Maquillage, soins, colorimétrie, conseil en image, massage, perruques… La socio-esthétique recouvre un large panel de besoins. « Mais nous ne sommes pas encore assez, alors que le toucher non médicalisé apporte de réels bienfaits. On apaise, on apporte un moment de détente, avant ou après une intervention en lien avec d’autres professionnels de santé. Je me souviens d’un patient en soins palliatifs lors d’un stage, qui attendait ma venue avec impatience ! » Jessica Letty a éprouvé cette nécessité sur l’une de ses proches atteinte d’un cancer. « Garder son intégrité physique est essentiel », ajoute-t-elle.

Histoire d’aller plus loin dans sa démarche, la socio-esthéticienne suit en ce moment une autre formation à l’éducation thérapeutique du patient, en lien avec la Polyclinique de Poitiers, de manière à intégrer La Passeraile. Cette structure propose aux personnes atteintes d'une maladie chronique, ainsi qu'à leur entourage, « un accompagnement gratuit intégré dans le parcours de soins, en complément des traitements et soins médicaux, à travers un réseau de professionnels pluridisciplinaires ». Au-delà, la quadragénaire intervient auprès des détenues pour leur offrir « une bulle d’évasion ». Quels que soient le public et le lieu, l’objectif reste identique : procurer du bien-être, au moins le temps d’un soin.

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