Aujourd'hui
Installée depuis 2021 comme coach parentale, Hélène Ribler accueille des parents démunis face aux messages contradictoires qui entourent l’éducation des enfants. « Parents, le plus dur des métiers », résume-t-elle.
« On se forme pour tous les métiers, sauf pour celui de parent », lâche Hélène Ribler. C’est forte de ce constat, étayé par une vingtaine d’années d’expérience dans différentes institutions, que l’éducatrice spécialisée est devenue en 2021 coach en parentalité. « Jusqu’alors, j’étais toujours intervenue dans le cadre d’un mandat judiciaire. J’ai pu observer que du temps était prévu pour les jeunes, peu pour les parents, d’où une efficacité en demi-teinte. » Pas étonnant donc que son cabinet de Fontaine-le-Comte abrite peu de livres jeunesse ou de jeux. C’est essentiellement aux parents qu’Hélène Ribler, qui intervient aussi dans des relais petite enfance, a choisi de s’adresser, « pour leur donner des clefs de compréhension et des outils pratiques », de préférence hors du regard et des oreilles de leurs enfants. « On nous a longtemps fait croire qu’être parent était inné, or ce n’est pas juste un savoir-être, c’est un savoir-faire, souligne la spécialiste, diplômée de l’Ecole des formations positives, en Suisse. Les personnes que je reçois se sont beaucoup nourries de blogs sur la parentalité positive, dans lesquels il est prôné de ne jamais dire non à un enfant. Or s’il faut accueillir toutes les émotions, il ne faut pas accepter tous les comportements. » Selon Hélène Ribler, elle est là, la confusion, et elle se nourrit « des diktats qui submergent les parents », souvent sans tenir compte des étapes de développement de l’enfant.
Les mamans à l’initiative
Dans son cabinet et à domicile, la coach en parentalité part de situations du quotidien. « A 90%, ce sont les mamans qui portent l’initiative de me contacter, et à 10% de jeunes couples. Les papas apparaissent souvent autour de la troisième séance, ils ont besoin de voir les premiers effets… » Les situations, toutes différentes, présentent une similitude : « les parents ne se font plus confiance alors qu’ils ont la capacité d’identifier la problématique, assure Hélène Ribler. Avec eux je travaille sur les habilités parentales mais aussi sur leurs besoins. Il est important qu’ils les identifient, qu’ils ne les rétrogradent pas derrière ceux de leur enfant au point de s’oublier, jusqu’au burn out parfois. L’éducation consiste aussi à transmettre ce qu’on aime bien. » Que dire des injonctions de la société, sur la façon dont il faut habiller ses enfants, les nourrir… Et que dire aussi de « tous les champs d’insécurité dans lesquels les enfants peuvent se retrouver via l’usage des écrans, pointe Hélène Ribler. Ils sont hyperconnectés, mais pas à leurs parents. On se parle mais on ne s’écoute pas. » Or, parfois, il peut suffire de se poser autour d’un petit jeu en apparence anodin pour rétablir la communication perdue au milieu d’une forêt de sollicitations et d’injonctions contradictoires. Aux grands maux de petits mots-remèdes en somme.
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