En mars, la Semaine des mathématiques a permis de mettre en lumière la sous-représentation des femmes dans la discipline.
Les chiffres sont inquiétants. Alors qu’elles font toutes des mathématiques à l’entrée en 2nde, les femmes ne représentent plus que 40% des élèves de la discipline en terminale et seulement 18% au sein des grandes écoles scientifiques. Le constat est clair :
« les maths ont la palme de la filière la moins féminisée », selon la sociologue Clémence Perronnet. Les idées reçues pour tenter d’expliquer ce phénomène sont nombreuses et... durables. Parmi les clichés les plus répandus, les femmes n’aimeraient tout simplement pas ça et leur cerveau serait différent de celui des hommes. Lors d’une conférence intitulée « Les inégalités de genre en mathématiques : comprendre et agir »,
organisée par l’université de Poitiers, la sociologue a tenté de démonter les préjugés un à un. Pour elle, « la bosse des maths n’existe pas ». Le test PISA, effectué auprès des élèves européens, démontre qu’il n’y a pas d’écart de performances en sciences entre les filles et les garçons en primaire. Quant au goût pour la discipline, il est similaire en classe de 2nde et s’acquiert par l’éducation. Mais alors, où est le problème ? Les jeunes filles sont très tôt confrontées à des remarques liées à leur genre. 18% des lycéennes déclarent avoir reçu des insultes sexistes et 10% ont été confrontées à un comportement déplacé. Et cela se poursuit dans les laboratoires de recherche.
« Quand on entend ce type de discours, on l’intègre ». Ainsi, la confiance en soi est atteinte et les femmes commencent à douter de leurs capacités.
Des solutions
« Il n’y aura pas d’égalité en maths si on ne change pas la place des femmes dans la société. » Il faut alors chasser les idées reçues, pratiquer l’inclusion et reconstruire les savoirs. Christophe Delaunay, directeur-adjoint de l’Insmi-CNRS de Poitiers, lutte pour « une présence normale des femmes. La parité est l'affaire de toute la communauté des mathématiques. Cette dernière est capable de résoudre des problèmes compliqués, elle peut certainement résoudre celui-ci ».