
Hier
Quand vous repensez à vos débuts, auriez-vous imaginé un tel parcours ?
« Pour être sincère, non, je ne pense pas qu’on puisse vraiment imaginer une telle longévité. On peut l’espérer, bien sûr, on peut la souhaiter… mais entre les sacrifices, les remises en question constantes, le travail que ça demande, c’est difficilement concevable à l’avance. Quand A l’horizontale (2008) a commencé à marcher, j’étais déjà super content. Je me disais : C’est cool, j’ai fait un truc que je voulais vraiment faire dans ma vie. Et quand J’aimerais trop (2010) a explosé auprès du grand public, je l’ai vécu comme un bonus. Je me suis dit : Ok, c’est encore mieux que prévu, mais même si ça s’arrête demain, ça ne sera pas grave. On se sera fait plaisir à fond. Et je crois que j’ai fonctionné comme ça à chaque single, en me donnant à fond, sans rien attendre du suivant. Je fais de la musique parce que j’aime ça, tout simplement. »
Vous évoquez A l’horizontale et J’aimerais trop. Si vous deviez vraiment choisir un moment charnière lequel retiendriez-vous ?
« Je pense que le moment dont je me souviendrai toute ma vie, c’est celui où j’ai reçu quatre trophées… Mais surtout, c’est la symbolique qui compte : c’est le public qui me les a offerts. Notamment celui de la Révélation francophone de l’année aux NRJ Music Awards en 2012. Et pour être honnête, à cette époque, on pensait que tout était joué d’avance, que pour gagner ce genre de prix, il fallait avoir des contacts, être pote avec les bonnes personnes. Moi, je suis arrivé là-bas sans aucune illusion. D’ailleurs, quand ils ont annoncé mon nom, j’ai carrément dit « pardon ? ». Je n’y croyais pas. Il a fallu que mon producteur me donne un coup de coude pour que je réalise que c’était vraiment moi. »
Vous avez commencé avec du ragga, aujourd’hui vous tendez vers une pop plus grand public. Comment jugez-vous l’évolution de votre carrière ?
« Je dirais qu’elle est naturelle, en fait. Elle suit la maturité que tu prends avec l’âge, elle évolue aussi avec ce que j’écoute. La vie fait que les choses changent, tout simplement. Je pense que les artistes qui n’évoluent pas musicalement, ce sont peut-être des gens qui ne sont pas aussi passionnés par la musique que moi, sans vouloir juger, bien sûr. Je ne suis pas attaché à l’image qu’on peut avoir de moi, ou au fait que les gens m’aiment absolument. Par exemple, il y a plein de gens qui me demandent pourquoi je ne fais plus de chansons comme A l’horizontale. La vérité, c’est que je ne me sens plus en adéquation avec ce genre de textes. Ça ne veut pas dire que je ne peux pas les chanter sur scène, au contraire, elles font partie de mon histoire, de mon ADN musical. »
Vous vous autorisez à explorer d’autres styles musicaux ?
« Je suis justement en train de préparer un nouvel album très différent. Je le vois comme l’album de la maturité. J’ai traversé l’été de ma vie et, aujourd’hui, je me sens dans l’automne, plus calme, plus posé. J’ai envie d’autre chose musicalement. Déjà avec Rêvé, je suis allé vers une pop plus douce, moins électro, ce que j’appelle de la « pop ensoleillée ». Le prochain album ira encore plus loin dans cette direction. »
Vous serez dimanche sur la scène de l’Arena Futuroscope. Qu’est-ce que vous promettez à votre public pour ce concert ?
« Ce sera plus qu’un concert, c’est un vrai spectacle que j’ai préparé. Pendant huit mois, j’ai pris des cours de danse pour assurer les chorégraphies, on a retravaillé tous les morceaux avec des musiciens live, et la scénographie a été pensée dans les moindres détails. C’est un show complet, immersif. Le fil rouge, c’est l’équilibre. Le show retrace mes 15 ans de carrière, mais surtout mon chemin perso, de mes débuts chaotiques à une forme de stabilité. Et je suis d’autant plus heureux de venir à Poitiers que c’est une ville où j’ai rarement joué. La date affiche presque complet, c’est l’une des premières de la tournée à le faire. Ça me touche énormément. J’ai hâte de partager cette nouvelle énergie avec le public poitevin ! »
Crédit Sylvain Schorr
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