Les poux 
n’ont qu’à bien se tenir

A la suite d’une expérience familiale difficile, Olivier Durand et Fanny Becquet ont ouvert plusieurs Centres anti-poux, dont le troisième à Poitiers.

Claire Brugier

Le7.info

Les poux font l’objet d’idées reçues aussi tenaces que… leurs lentes ! Qu’on se le dise : « Ils ne sautent pas, ne volent pas, ne nagent pas ! », assure Olivier Durand. Les petits insectes ne sont pas davantage l’indice d’un manque d’hygiène. Et ils ne s’embarrassent pas de considérations sociologiques quand ils décident de coloniser une tête. « Une infestation peut toucher tout le monde. Et ce n’est pas parce qu’il n’y a pas grattage qu’il n’y a pas poux », confirme le gérant du Centre anti-poux qui vient d’ouvrir sur le plateau des Glières, à Poitiers. Mais alors, la malédiction des prétendues « têtes à poux » tiendrait-elle aussi de la légende ? Il semblerait en effet que la récurrence des infestations ait une explication tout à fait rationnelle. « Les poux mangent et vivent sur la tête, ils y déposent aussi leurs excréments, lesquels dégagent des phéromones qui attirent les autres poux », glisse Olivier Durand. Sa compagne Fanny Becquet et lui sont devenus experts ès poux. Sur un coup de tête ? Plutôt une histoire de tête. « Quand notre fille de 6 ans a attrapé des poux, on a vécu un calvaire, raconte le professionnel. Comme font beaucoup de parents, on a acheté des produits en pharmacie, pendant deux mois. Puis on a essayé les remèdes de grand-mère pendant les deux mois suivants, cherché des astuces sur Internet… On a même testé la mayonnaise ! » C’est alors que les parents désespérés ont découvert l’existence des centres anti-poux. « On était prêt à tout essayer, on avait déjà dépensé plus de 800€ en produits pharmaceutiques, peignes électriques… Sans compter la charge mentale que les poux faisaient peser dans la maison, les « ne me colle pas ! »… »

De plus en plus d’ados

Une fois débarrassés des petites bêtes envahissantes, les deux néo-Rochelais, poussés vers la province par la crise Covid, ont décidé de se former . Finis le management dans de grandes enseignes commerciales pour l’un, la communication pour l’autre. En octobre 2021, ils ont créé un premier centre anti-poux à La Rochelle, puis un deuxième à Saintes en juin 2024 et un troisième à Poitiers.


« En 2016, lorsque les premiers centres ont ouvert en France, ils accueillaient surtout des enfants de maternelle et d’élémentaire, entre 5 et 8 ans. Aujourd’hui, un enfant sur deux vient du collège. Pourquoi ? Parce que l’usage des portables fait qu’ils regardent des vidéos tête contre tête. Or les poux se transmettent par un contact direct et prolongé. » Qui eut cru que les téléphones pouvaient -aussi- avoir une incidence dans ce domaine ? 
« Notre stratégie, c’est éduquer, reprend Olivier. Les enfants et les ados d’aujourd’hui seront les parents de demain. » Selon le spécialiste, il n’y a pas de potion magique, juste de bonnes pratiques. « Nous faisons beaucoup de préventif. Nous re-formons les parents en nous appuyant sur le cycle du pou pour freiner l’infestation. On fait aussi beaucoup de SAV par téléphone. Et on se déplace dans les foyers. » 
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