Je voudrais vous parler aujourd’hui de ces situations bizarres où l’on se voit par avance faire une chose dont on sait très bien que ce n’est pas la bonne. Les exemples sont nombreux : encore un carré de chocolat ou encore une série télé pour ceux qui préfèrent, encore un mail à régler avant d’aller me coucher, encore une fois où je me dis que je méditerai plutôt demain, encore une fois où je me vois m’énerver inutilement après mon fils pour qu’il range sa chambre… Chacun son vice de prédilection ! Avec toujours ce même état presque hypnotique et ce même sentiment de découragement. Un peu comme dans cette histoire à tiroirs bien connue, racontée par Portia Nelson…
Chapitre 1. Je marche le long d’une rue. Il y a un grand trou dans le trottoir. Je tombe dedans… et ça me prend une éternité pour en sortir.
Chapitre 2. Je déambule le long de la même rue. Il y a un grand trou dans le trottoir. Je fais semblant de ne pas le voir. Je tombe dedans encore une fois. Je ne peux pas croire que je me retrouve dans le même pétrin. Mais ce n’est pas ma faute.
Chapitre 3. Il y a toujours un grand trou dans le trottoir. J’ai conscience qu’il est là. Je tombe dedans, par habitude… Mais j’y vois clair, je sais où je suis. C’est ma faute, je le reconnais. Et je me sors de là aussitôt.
Chapitre 4. Il y a un trou dans le trottoir, je le contourne…
Chapitre 5. Je prends une autre rue !
Alors, cette semaine, vous allez probablement croiser de nombreux trous dans le trottoir : ils sont si abondants dans nos vies bien remplies. Ce sera peut-être la tentation d’un mensonge sans conséquence (« le bus était en avance et je l’ai manqué »), ou bien un mot un peu vif (« vraiment, tu m’agaces… »), ou encore une petite lâcheté (« Ah bon ? Non, vraiment, je ne vois pas de quoi tu veux parler »). Bref, une goutte de trop… Et lorsque vous vous surprendrez à approcher le pied du trou dans le trottoir, prenez juste le temps d’une ou deux respirations tranquilles. Le temps de reconsidérer la situation. Le temps de reconnaître toutes les bonnes raisons qui vous ont fait mille et une fois tomber dedans. Et juste pour vous prouver qu’il n’y a pas de fatalité, changez de trottoir. Belle journée à vous, et choisissez d’être heureux.
Audio : https://audmns.com/RikSZbD
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Salem M’Rabet. 35 ans. Fondateur et président de l’association Vélotaf Grand Poitiers. Inspecteur principal des finances publiques. Issu d’un quartier populaire d’Auxerre. Talent des Cités 2025. Pur produit de la méritocratie. Père de deux enfants.
