Septième volet de notre série sur les tiers-lieux. Rendez-vous cette semaine à Poitiers,
où la future Caserne
est destinée à accueillir de très nombreuses activités autour des
« filières écologiques
et créatives », de l’économie sociale et solidaire... Le point avec Rémy Poignant, co-directeur de la Cress.
Quelle est la genèse de ce nouveau tiers-lieu en plein cœur de Poitiers ?
« Avec la Cress (Chambre régionale de l’économie sociale et solidaire, ndlr), nous sommes impliqués dans le projet depuis 2019. Cela vient d’une envie des acteurs de l’économie sociale et solidaire d’avoir un lieu totem dédié à leurs activités. Les planètes se sont alignées avec le départ des pompiers de Pont-Achard. Le collectif a émergé à partir des besoins, des enjeux. Lorsqu’on a dû occuper les locaux de manière transitoire, il fallait un outillage juridique, d’où la naissance de l’association La Caserne, un regroupement des structures de l’ESS qui vont gérer le quotidien, les occupations... »
Quelles sont les structures impliquées ?
« La Caserne en fédère de nombreuses : France Active, J’adopte un projet, POP incub, Ekitour, Les Petits Débrouillards, La Traverse, une association qui accompagne les collectivités sur la transition écologique, et des coopératives d’activités et d’emploi. Nous serons un incubateur des coopérations. Les gens qui ne savent pas ce qu’est l’ESS passeront par tous les couloirs du bâtiment tertiaire, pourront ressortir avec une idée, un projet et seront prêts à se lancer ! Les ateliers leur permettront de démarrer. »
« La Caserne
doit rester un lieu vivant au fil du temps. »
Combien de candidats ont répondu au premier appel à manifestation d’intérêt ?
« Il y a eu quinze réponses de porteurs de projet, principalement dans la transition écologique. Nous avons pu en sélectionner neuf. Les structures qui n’ont pas été retenues, c’est parce que leur activité ne correspond pas à l’usage. La Caserne doit rester un lieu vivant au fil du temps avec des entrées, des sorties... Un appel à manifestation d’intérêt perdurera au fil du temps. »
Dans quels domaines évoluent ces porteurs de projet ?
« Les thématiques sont variées :
l’économie circulaire, les low-tech, l’artisanat ou encore l’alimentation responsable. »
La Caserne doit ouvrir progressivement entre fin 2025 et début 2026. Comment les entreprises vont-elles gérer le timing ?
« Il y a deux catégories de prospects. Certains sont actuellement dans des locaux et doivent déménager. Nous allons gérer la transition avec eux. D’autres entreprises sont en création et nous allons adapter le rétroplanning. Enfin, d’autres structures encore étaient à la recherche de nouveaux locaux dès septembre. On va s’arranger pour mutualiser des espaces existants avec les autres partenaires en attendant la fin des travaux à la Caserne. »
Combien de temps les porteurs de projet pourront-ils rester ?
« Nous avons un bail civil de dix ans avec la Ville. La seule limite, c’est celle-ci. Après, nous ferons ce que nous voulons sur la mise à disposition des bureaux ou ateliers. Ce sera du sur-mesure à chaque fois. Un conseil des habitants sera chargé de prendre ces décisions avec à la fois de la stabilité et de la souplesse. Il y aura différentes modalités. »