Santé mentale : « Allez, bouge-toi, sors un peu ! »
Le7.info

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Depuis le début de l’année trotte dans ma tête le désir de vous parler de santé mentale, d’oser pousser la porte d’un psychiatre ou d’un psychologue, de dépression, de burn-out, de changer nos regards sur les maladies psychologiques. Mais je n’ose pas, c’est compliqué pour moi, cela ravive des épreuves douloureuses. Mais c’est l’année de la santé mentale et les langues se délient, les tabous tombent. J’ose croire que les regards changent, et que l’on n’est plus pris pour un fou d’aller chez un psychiatre, ni pour un fainéant lorsque l’on est arrêté pour dépression ou burn-out, et que l’on ose mettre un pied dehors. Qui n’a pas été en dépression et entendu de la part de son entourage ces phrases qui font tant de mal : « Bouge-toi un peu, il faut que tu sortes, ça te fera du bien… » Et à l’inverse : 
« Tu parles, il ne doit pas être si malade, il sort faire son marché ou courir. » En 2023, l’humoriste, Panayotis Pascot a publié son autobiographie intitulée La prochaine fois que tu mordras la poussière. Il a révélé souffrir de dépression depuis de nombreuses années. Cette année, c’est Nicolas Demorand, journaliste sur France Inter, qui a annoncé sa bipolarité dans un livre, Intérieur nuit. Il est important de rappeler que dans le cas d’une dépression, il y a altération des circuits neuronaux. Cela implique souvent une suractivation des neurones responsables de la perception des stimuli négatifs. Bref, vous voyez tout en noir et ce n’est pas de votre faute, c’est chimique. C’est une maladie, qui ne veut pas dire folie, mais accompagnement par des professionnels de santé. J’ai perdu un proche il y a seize ans déjà, il était atteint d’une dépression mélancolique. Après trois dépressions en cinq ans et autant d’hospitalisations en psychiatrique, il n’a pas réussi à s’en sortir. Et comme la plupart des personnes souffrant de cette maladie, le suicide s’est avéré être la seule porte de sortie dans l’enfer qui le rongeait. Lui comme nous avons, à l’époque, refusé les traitements par électroconvulsivothérapie, aussi appelée électrochocs dans le langage courant, mais avec le temps j’ai appris que cette technique médicale psychiatrique éprouvée reste l’une des meilleures solutions sur les cas de dépressions sévères et résistantes.

Si vous souffrez, que vous vous sentez trop souvent mal, osez consulter un professionnel de santé. Personne ne juge une personne souffrant d’un cancer ou ayant une jambe cassée. Changeons nos regards sur les maladies mentales et osons confier nos âmes, notre mal-être ou nos questionnements à des professionnels en psychiatrie ou psychologie lorsque cela est nécessaire, sans peur d’être jugé, sans peur du regard des autres.

CV express
Après des études à l’IAE de Poitiers, mon parcours dans le conseil puis l’industrie m’a amenée à devenir entrepreneure et déléguée générale de la Fondation territoriale de la Vienne. Face au dérèglement climatique, je crois fermement à la coopération territoriale. Pacsée depuis vingt-cinq ans et maman d’une fille qui a déjà 18 ans, je m’applique au quotidien pour qu’elle reste fière de son Poitou natal, malgré son départ pour la grande capitale !

J’aime : les randonnées en famille, cuisiner, les repas entre amis/en famille, le cinéma, le théâtre, les gens sincères, les âmes sensibles, l’altruisme car tout ne se monnaie pas.

J’aime pas : le racisme, le climatoscepticisme, les week-ends surchargés sans place pour l’imprévu.

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