« Le brevet est un rite initiatique »

A quoi sert encore le brevet des collèges ? D’une part, il n’empêche pas la progression vers le lycée. D’autre part, le contrôle continu revêt une importance de plus en plus grande dans le second degré… Interrogée par le 7, la doyenne des Inspecteurs pédagogiques régionaux de l’académie, Michèle Vinel, tente de convaincre les 4 906 élèves qui affrontent cette épreuve jusqu’à aujourd’hui.

Romain Mudrak

Le7.info

 Le brevet a-t-il encore une raison de vivre, en France, au 21e siècle ?
« Savez-vous que le brevet des collèges est le diplôme minimum exigé pour prétendre aux concours de la fonction publique en catégorie C ? Le brevet représente un certain niveau de scolarité, certes plutôt faible, mais un certain niveau quand même. Pour ma part, je considère que le brevet possède d’abord une valeur symbolique. Comme un rite initiatique, il marque un passage des élèves vers une étape supérieure. Chez les grands ! Ils se confrontent à la première d’une longue série d’épreuves qui sillonneront leurs carrières scolaire et professionnelle. Sans oublier que le brevet symbolise aussi la reconnaissance d’une certaine réussite dans leur parcours de formation. »
Ne pensez-vous pas que rater son brevet peut précipiter l’élève dans une spirale de l’échec ?
« Une bonne part de la note est affectée au contrôle continu, qui démarre dès la classe de quatrième. L’élève qui a raté son brevet a eu plusieurs occasions, en deux ans, de remonter la pente. Ces deux jours d’épreuves ne peuvent pas, à eux seuls, faire tomber l’élève dans une spirale de l’échec. Au contraire, c’est un bon moyen de réaliser un état des lieux. Seul inconvénient, ce diplôme ne reflète pas les progrès du collégien. Il ne s’agit que d’une mesure instantanée de son niveau par rapport à une norme attendue. Sur ce point, le livret de compétences, qui suit l’élève du primaire au lycée, complète bien le dispositif en pointant précisément du doigt ses avancées. »

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