La Poitevine Chloé Berger-Marciano, 29 ans enseigne le français à l’université de Damas (participant au projet «Tempus»), tout en terminant un doctorat de sciences politiques. Résidant en Syrie depuis trois ans,elle décrit l’enseignement supérieur dans ce pays confronté à des mouvements sociaux sanglants...

Romain Mudrak

Le7.info

Pas de pression sur l’insertion
« En Syrie, la note obtenue au bac détermine la filière que l’étudiant intègrera. Peu importent les débouchés. L’insertion professionnelle n’a jamais été une priorité. Dans ce domaine comme pour le taux de chômage, il n’existe pas de statistiques fiables. Je ne jetterai pas la pierre sur l’université de Damas car, même en France, le concept est assez nouveau.

Ce projet semble très intéressant pour adapter les cours aux besoins des entreprises. L’Europe influence beaucoup la Syrie et le système LicenceMaster-Doctorat se met progressivement en place. En revanche, la licence prépare toujours en quatre ans, ce qui pose des problèmes d’équivalence. Les gens sont ouverts d’esprit mais l’Etat freine les initiatives. Sans parler des finances.
»

« J'ai choisi de rester »
« Il ne faut pas imaginer que les rues sont encombrées de matériels militaires lourds. La vie continue normalement à Damas. Seules lesbanlieues et les villes de province se soulèvent. J’ai donné mon dernier cours le 15 août, juste avant les examens. Toutefois, c’est vrai que le Centre culturel français a fermé. Les coopérations ont cessé. Il y a quatre mois, le ministère des Affaires étrangères a lancé un premier appel aux ressortissants français pour les inciter à rentrer. J’ai choisi de rester en Syrie pour ne pas briser des années d’efforts et  de collaboration à l’Institut national d’administration. »

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