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Elles s’appellent Fanny, Delphine, Clémentine, Sophie, Elodie… Toutes portent ou ont porté un stérilet hormonal Mirena. Toutes assurent souffrir d’importants effets secondaires dus à ce dispositif intra-utérin hormonal, proposé à plus de 300 000 femmes par an en France. Ces Poitevines ont partagé leur expérience sur la page Facebook « Victimes du stérilet hormonal Mirena », qui compte aujourd’hui plus de 15 000 membres. « Un mois après la pose, j’ai commencé à avoir mal au ventre, puis à vomir, témoigne Delphine. Ensuite, j’ai souffert du dos, je ne savais plus comment me tenir. Mon médecin traitant me diagnostiquait des gastroentérites à répétition, mais quand j’ai relu la notice du stérilet, j’ai immédiatement fait le lien… » Depuis, cette mère de famille de 34 ans a fait retirer le dispositif. Elle revit. « Le lendemain de la dépose, je n’avais plus rien… Comme par magie ! »
Irritabilité, troubles du sommeil, syndrome dépressif, fatigue, prise de poids, acné, disparition de la libido... Sophie a tout vécu ou presque. Elle a enduré une batterie d’examens. Scanner, IRM et autre bilan sanguin n’ont rien détecté d’anormal. « Mon médecin m’expliquait que j’étais surmenée, que mon boulot me stressait et que je ne faisais pas suffisamment de sport, affirme-t-elle. C’est mon mari qui a lu un article sur le sujet et m’a dit « On dirait ton histoire ». Jusqu’alors, personne n’avait pensé que mes symptômes pouvaient provenir de Mirena. »
Un manque d'écoute
Le manque d’informations ou d’écoute de la part des professionnels de la santé revient régulièrement dans les témoignages. Fanny, elle, pense carrément que sa gynécologue lui « rira au nez » si elle lui fait part de ses doutes. Un sentiment partagé par Clémentine. « Certains gynécologues ne veulent pas le retirer et ne prennent pas en compte les problèmes des filles », assure-t-elle. Le sujet semble si sensible que tous les médecins interrogés préfèrent témoigner de manière anonyme. « Les effets secondaires sont peu fréquents et liés aux hormones. Ce sont les mêmes que ceux de la pilule », explique une gynécologue-obstétricienne de Châtellerault. Selon les observations recueillies par le laboratoire Bayer, moins de 10% des patientes seraient concernées.
Sage-femme à Poitiers, Christelle Viole assure qu’il est « primordial d’informer les patientes en amont. » « Elles doivent pouvoir peser le pour et le contre ». La professionnelle se montre néanmoins rassurante : « Ces effets secondaires n’ont jamais été cachés. Il existe un climat de défiance envers les hormones, mais il ne faut pas oublier que la majorité des femmes en sont contentes. » D’ailleurs, le stérilet Mirena revêt plusieurs intérêts. « Grâce à sa double barrière, physique et hormonal, il est statistiquement plus fiable que le stérilet en cuivre. Il permet également de réduire, voire d’éliminer les règles. » En clair, si vous en portez un et qu’il vous convient, nul besoin de le retirer.
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