
Aujourd'hui
Un « truck » dans l’œil
Par leur aspect ou ce qu’ils proposent, les trucks attisent la curiosité du grand public. Alors quand ils sont une centaine, on ne sait plus où donner de la tête !
Il y a encore quelques années, la délinquance des mineurs représentait moins de 18% du total des infractions commises dans le département. En 2017, le chiffre a grimpé à 25%, avec une recrudescence inquiétante de faits attribués aux 13-16 ans (44% des faits). Rétros caillassés en pleine nuit, incivilités répétées, vols à l’étalage, absentéisme scolaire... Police, gendarmerie et justice croulent sous les dossiers de « gamins ». Comme il l’a déjà instauré à Limoges, le procureur de la République de Poitiers Michel Garrandaux a donc choisi de mettre en place des « stages de responsabilité parentale ». « Dans certaines situations, les parents ne remplissent pas pleinement leur rôle d’éducateur, tel que le prévoit la loi. Parfois, ils sont démunis », indique-t-il.
« Des échanges entre eux »?
Au-delà de la morale, ces stages sont avant tout « une mesure de droit ». Obligatoires et payantes (50€), ces sessions d’une journée et demie démarreront à partir du 21 juin. L’association Prism-Adsea a prévu de confronter les parents « démissionnaires » -une dizaine de personnes maximum par stage- à des juristes, médiateurs et psychologue. « Notre but, avance Nadine Delcoustal, c’est de rappeler le cadre juridique, de les amener à réfléchir sur l’éducation qu’ils prodiguent et les soutenir. Nous voulons aussi qu’il y ait des échanges entre eux. » La directrice du Pôle de réparation pénale d’investigation de soutien éducatif et de médiation (Prism) considère l’initiative comme « un outil supplémentaire ». En cas de refus de participer aux stages, les parents seront passibles de pour- suites, pouvant entraîner des sanctions financières (jusqu’à 30 0000€) et judiciaires (deux ans de prison). Bref, on ne badine pas avec les règles, a fortiori parce que l’objectif consiste à « remettre sur les rails des gamins qui s’en écartent », dixit Michel Garrandaux.
A Paris, l’Association d’aide pénale (Aapé) dispense de tels stages, mais sous une autre forme. Les parents sont soumis à quatre entretiens individuels sur une durée de quatre mois. « Nous avons démarré en 2013, surtout avec des adultes dont les enfants étaient très souvent absents à l’école », témoigne Martine Scholle, chef de service « médiation pénale et responsabilité parentale » de l’Aapé. J’ai l’impression que l’effet de répétition des messages est efficace. » En Haute-Vienne, où des stages se déroulent depuis quatre ans, les résultats sont plutôt « très positifs », selon Denis Banoinous, directeur de l’ADPPJ. Seul bémol et de taille : plus de 50% des personnes convoquées ne se présentent pas.
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