
Aujourd'hui
Un « truck » dans l’œil
Par leur aspect ou ce qu’ils proposent, les trucks attisent la curiosité du grand public. Alors quand ils sont une centaine, on ne sait plus où donner de la tête !
Entre 2008 et 2016, le « plancher » des grandes et moyennes surfaces a augmenté de 10% dans l’agglomération de Poitiers. Avec 342 436m2, l’agglo est « suréquipée », en particulier dans l’alimentaire, le bricolage, l’équipement de la maison et les solderies. Ce constat brut, c’est le cabinet Lestoux & Associés (LA !) qui le dresse dans un rapport commandé par la communauté urbaine et restitué aux maires début mars. La surcapacité, remarque LA !, est à mettre en corrélation avec la croissance de la population « deux à trois fois plus faible » de 2010 à 2015.Et même avec la création d’emplois : seulement 2,7% dans le commerce. Bref, l’argument du commerce comme arme anti-chômage ne tient plus.
Face à ces chiffres, le président Alain Claeys est conscient que Grand Poitiers (à 40 désormais) va devoir « passer d’une logique de croissance de mètres carrés à un objectif de recherche d’enseignes différenciantes ». Autrement dit, freiner le développement de la périphérie, au risque de devoir gérer 20 000m2 de friches. Le rapport préconise de « fixer un plafond maximal de 10 000m2de surfaces de vente supplémentaires entre 2019 et 2025, contre 34 000m2 sur la période précédente ». Autre suggestion : « indexer la croissance des m2 en périphérie sur la résorption de la vacance en centre-ville. » Le taux de vacance y serait actuellement de 10,6%, soit 2,4 points de moins qu’à l’échelle nationale.
Harry Potter en approche
Engagée dans le programme « Action cœur de ville », Poitiers ne peut évidemment que souscrire à l’antienne du cabinet parisien. Et Alain Claeys n’y va pas par quatre chemins à l’heure de définir ses (nouvelles) priorités :« Le modèle Auchan tel qu’on l’a à Poitiers-Sud est à mon avis périmé car il ne correspond pas aux attentes des consommateurs, orientées par rapport à la mobilité, les circuits courts et la proximité. » Le maire oublie de dire que sous son mandat actuel, la périphérie s’est renforcée à Chasseneuil (cf. n°419), à la Demi-Lune et même en face de l’aéroport. Bref, il est parfois difficile de résister aux sirènes de la construction.
Quoi qu’il en soit, le Schéma commercial 2019-2025 devrait clairement fixer la ligne, en particulier s’agissant du centre-ville et des centres-bourgs. Promouvoir les circuits courts, faciliter l’implantation de commerces alimentaires, de l’équipement de la personne, aider les commerçants indépendants face au commerce digital, créer un fonds de soutien à l’innovation destiné à financer les nouveaux concepts marchands (boutiques éphémères, pépinières de rues, boutiques de rue…), soutenir la formation et le coaching des commerçants… Le rapport de LA ! fourmille de propositions. Reste à les mettre en œuvre, alors même que plusieurs enseignes indépendantes ont fermé leurs portes récemment. C’est le cas du magasin de prêt-à-porter K and Co, rue de la Regratterie, qui sera bientôt remplacé par Sweets. La chaîne vend des produits dérivés de la saga Harry Potter. Arrivera-t-elle, comme par magie, à redonner ses lettres de noblesse au plateau ?
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