Les pièges de l’automédication

Prendre un médicament sans ordonnance n’est pas sans risque. Le Pôle Info santé organise une table-ronde sur l’automédication ce jeudi à l’Espace Mendès-France. Des praticiens en exercice seront là pour répondre à toutes les questions.

Romain Mudrak

Le7.info

Ils paraissent inoffensifs, et pourtant... Depuis le 15 janvier, le paracétamol et l’aspirine ont été remisés derrière le comptoir des pharmaciens. L’objectif avancé par l’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSMPS) ? Limiter les risques liés à un mauvais usage. « C’est une bonne chose, renchérit le Dr Maxime Jonchier, responsable médical des urgences du CHU de Poitiers. Quand il est mal administré, le paracétamol engendre des hépatites qui peuvent aller jusqu’à des greffes de foie. De la même façon, les anti-inflammatoires non-stéroïdiens représentent un danger d’insuffisance rénale. » Chaque année, cet urgentiste constate des dizaines de tentatives de suicide au paracétamol. Sans compter les interactions malheureuses avec le traitement habituel des patients.

C’est devenu un réflexe. Toutefois, avant d’ingurgiter un comprimé pour faire disparaître une douleur ou un mal de tête, mieux vaut demander l’avis de son médecin traitant. « Ou appeler le 15, note le
Dr Jonchier. Le Centre n’est pas là uniquement pour distribuer des ambulances. » De son côté, l’ancien doyen de la faculté de médecine-pharmacie met en lumière la mission des... pharmaciens. « Il faut réhabiliter le rôle de conseil de ces professionnels bien formés qui possèdent une bonne connaissance des médicaments », affirme Pascal Roblot.

Quid de l’homéopathie ?
Attention aux prises répétées de ces médicaments apparemment inoffensifs. Stop aux parents qui donnent leurs propres antibiotiques à leurs enfants pour éviter une consultation chez le médecin. « Cela retarde parfois le recours au bon traitement », appuie Pascal Roblot. Lui estime néanmoins bénéfiques tous les efforts réalisés par les patients pour se prendre en main, qu’ils soient atteints de maladie chronique ou non. Mais cela de façon « encadrée ». Reste l’homéopathie. L’avis du professeur de médecine est tranché : « Pour entrer dans la catégorie de l’automédication, il faudrait que cette pratique ait fait la preuve de son efficacité. » Pour le Dr Maxime Jonchier, également dubitatif sur le contenu des granulés, l’homéopathie a le mérite de « rassurer les patients, première étape vers la guérison ». Ces deux praticiens participeront à une table-ronde du Pôle Info Santé sur « l’automédication, comment éviter les pièges ? », ce jeudi à 18h30 à l’Espace Mendès-France, aux côtés de leur collègue Antoine Dupuis, professeur de pharmacie clinique à la faculté de Poitiers.

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