Michèle Laroque : « Je fais des films que j’aimerais voir »

Michèle Laroque est ce vendredi soir aux cinémas Loft de Châtellerault pour y présenter Chacun chez soi, un deuxième film qu’elle a voulu « vrai ». Le mot revient fréquemment dans la bouche de l'humoriste, comédienne et réalisatrice.

Claire Brugier

Le7.info

Alors que débute sa tournée de promotion pour son deuxième film, Chacun chez soi, dont la sortie nationale est prévue le 22 avril, Michèle Laroque est de passage ce vendredi soir aux cinémas Loft, à Châtellerault. Décontractée, en jean et pull rose, accompagnée de l’équipe du film et de son fidèle compagnon à quatre pattes, elle a accepté de se prêter au jeu de l’interview, peu avant d’aller à la rencontre du public venu assister à la projection. Tout sourire, l’humoriste, comédienne et réalisatrice s’est dit « sereine ».

Un premier long-métrage, Brillantissime, puis aujourd’hui un deuxième. Comment est né Chacun chez soi ?
« Chacun chez soi est un peu un hasard. Je ne suis pas à l’origine du film. J’ai été sollicitée par Studio Canal, avec qui j’avais fait Brillantissime et qui avait un scénario et l'envie que je le réalise. J’en ai fait une version qui me ressemble. Avec Stéphane Ben Lahcène, nous avons gardé certaines idées, pas d’autres, changé des personnages… Par exemple, j’avais envie que mon mari, joué par Stéphane De Groodt, soit quelqu’un d’un peu décalé mais pas déprimé. Surtout je voulais raconter l’histoire d’un couple qui s’aime après plus de vingt ans de vie commune. Le mari a perdu son travail, j’ai imaginé qu’il avait été hyperactif et qu’il mettait désormais toute son énergie sur ses bonsaïs. C’est une épreuve que le couple traverse mais ce n’est pas la fin, notamment parce qu’elle comprend ce qui se passe et ne le prend pas pour elle. Elle est confiante. »

Les dialogues renvoient l’impression d’une vraie spontanéité. Quel a été le travail d’écriture ?
« Personnellement, une comédie ne me fait pas rire si je n’y crois pas. Je fais des films que j’aimerais voir, sans essayer d’imiter ou de plaire. J’ai besoin de m’identifier, diriger les acteurs en ce sens. Alice (ndlr, De Lenquesaing, qui joue la fille) par exemple est une boule de vérité. Pourtant, il n’y a aucune improvisation, tout est écrit. Mais ils sont tous tellement vrais. Je n’ai pas besoin de leur apprendre à être drôles. »

Que trouvez-vous dans la réalisation qui n’est pas dans le jeu d’actrice ?
« Je ne savais pas que cela allait me plaire. On a tous une perception différente de la vie, je ne veux jamais oublier ça. Ma vision de la vie est liée à ma construction. Dans les films, j’ai l’impression de montrer la vie telle que je la vois. Et cela m’amuse beaucoup de le voir sur grand écran ! »

Votre vision de la vie ressemblerait donc plutôt à une comédie…
« L’humour aide beaucoup. Quand il vous arrive des choses peu agréables dans la vie, il permet de les vivre de manière plus douce. Personnellement, quand cela m’arrive, j’ai des idées drôles qui me viennent, cela m’évite de me sentir victime. »

Pensez-vous vous essayer à un autre genre que la comédie ?
« Vous savez, j’ai vécu dans une famille où il n’y avait vraiment aucune perversité. Et longtemps je n’ai pas su que cela existait. Aujourd’hui encore, j’en connais les conséquences mais je ne sais pas ce qui se passe à l’intérieur. Or, je veux filmer des choses vraies, de façon vraie. »

Vous faites partie du casting de ce film comme du précédent…
« Je suis très habituée à être actrice, cela me permet de sortir toute mon énergie. Dans Brillantissime, il y a certaines scènes où je ne jouais pas, je me sentais horriblement impuissante, je bouillais ! »

Dans ce film, les femmes ont un rôle dominant. Est-ce un parti-pris volontairement féministe ?
« Non, pas du tout. La mère, que j’incarne, a géré la baraque pendant vingt ans et sa fille dit elle-même qu’elle est devenue la mère de son père. Cela arrive souvent. Les femmes du film sont fortes mais il n’y a pas de revendication féministe. Mon personnage est très heureux d‘être une femme. »

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