"Garder une activité physique régulière"

Professeur à la Faculté des sciences du sport et membre de la Chaire sport santé bien-être, Laurent Bosquet vous délivre ses conseils pour continuer une activité physique en période de confinement.

Arnault Varanne

Le7.info

Si chacun d’entre nous comprend l’intérêt du confinement pour protéger les personnes les plus vulnérables du Covid-19, il est un défi tout aussi important que nous devons relever : celui de ne pas voir notre propre santé se dégrader au cours de cette période dont nous avons d’ores et déjà pu constater qu’elle allait modifier en profondeur un grand nombre de nos habitudes de vie, à commencer par notre activité physique.

De ce point de vue, il y a deux points auxquels nous devons être particulièrement vigilants. Le premier est de limiter la durée des périodes de sédentarité, c’est-à-dire celles pendant lesquelles nous restons assis sans bouger, que ce soit devant un écran, un livre ou simplement à discuter. Se lever 3 à 5 minutes toutes les 60 à 90 minutes permet de réactiver votre système cardiovasculaire. En plus de prévenir un certain nombre de maladies chroniques, cette pause active vous permet de réoxygéner votre cerveau et ce faisant d’augmenter votre concentration, que ce soit pour le télétravail ou pour les jeux de société que nous sommes de plus en plus nombreux à ressortir. Le second point de vigilance est votre activité physique quotidienne. Elle contribue également à prévenir les maladies chroniques, mais aussi à renforcer votre système immunitaire et plus largement à dépenser de l’énergie. L’Agence nationale de sécurité sanitaire, de l’alimentation, de l’environnement et du travail (Anses) recommande ainsi de faire 30 minutes par jour d’activité physique d’intensité modérée à élevée, au moins 5 jours par semaine, et en évitant 2 jours consécutifs sans activité. Il est à noter que 3 périodes de 10 minutes chacune apportent les mêmes bénéfices pour la santé qu’une seule période de 30 minutes. Ces recommandations générales de l’Anses se déclinent ensuite de façon plus ou moins spécifiques selon l’âge, le sexe et les éventuelles limitations fonctionnelles.

Il est évident que le contexte du confinement limite les possibilités d’activité physique. Le ministère en charge des Sports propose sur son site un certain nombre de ressources. Localement, le Service universitaire des activités physiques et sportives de l’université de Poitiers poste régulièrement des vidéos qui vous permettent de rester actifs à la maison. Si les solutions existent, attention toutefois à ne pas chercher à faire des exploits dès la première séance. Dans un contexte où nous ne connaissons pas encore avec précision la durée de la période de confinement, l’important est de maintenir cette activité physique dans la durée. Le maitre-mot est donc la progressivité, tout en respectant quelques règles de bon sens que nous rappellent les cardiologues du sport.

Si l’activité physique est un vecteur important pour prévenir les complications associées au confinement, elle ne saurait être le seul et doit s’inscrire dans une démarche globale qui intègre d’autres dimensions telles que l’alimentation, la quantité et la qualité du sommeil, la gestion du stress et de façon plus générale le lien social avec nos proches et nos communautés professionnelles, sportives ou culturelles.

Cette période de confinement est une épreuve pour chacun d’entre nous. Afin qu’elle reste ciblée sur la prévention de la propagation du Covid-19 et ne soit pas associée à d’autres problèmes de santé tout aussi dommageables, il appartient à chacun d’entre nous d’établir sa propre stratégie de prévention, en n’oubliant pas que le plus important pour qu’elle soit durable est que le plaisir y occupe une place centrale.

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