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Rénovation thermique : les bailleurs à la chasse à F et G
Catégories : Urbanisme, Développement durable Date : mardi 25 août 2020La performance énergétique de l’habitat est un enjeu pour les particuliers comme pour les bailleurs sociaux. Habitat de la Vienne et Ekidom se sont donné six ans pour faire disparaître les étiquettes-énergie F et G de leurs parcs locatifs.
« Résidence Les Tours roses. Travaux de rénovation thermique et réhabilitation de l’habitat. » Sur l’immense panneau planté au milieu des Tours roses des Couronneries, à Poitiers, Ekidom détaille les principales solutions techniques qui vont être mises en œuvre pendant près de deux ans, pour un budget de 9,5M€, afin d’améliorer le confort thermique et intérieur des appartements. Le bailleur social de Grand Poitiers (11 500 logements dont 82% en collectif), comme Habitat de la Vienne (plus de 10 000 logements dont 40% en individuel), a fait de la rénovation énergétique la priorité de son Plan stratégie patrimoine (PSP) entériné en 2019. Ici et là l’objectif est identique : limiter la déperdition énergétique dans les logements existants, qu’ils soient collectifs ou individuels, et « éradiquer les étiquettes-énergie F et G », résume Hayet Benia, directrice du patrimoine d’Habitat de la Vienne. Le bailleur social en recense aujourd’hui soixante-treize dans son parc locatif, « dont trente en collectif ».
« Fin 2018 nous avions 29% de nos logements étiquetés en A ou B, 29% en C ou D, note pour sa part Stéphanie Bonnet, directrice d’Ekidom. Notre objectif à six ans est de ne plus avoir d’étiquettes F et G, et d’avoir moins de E. » Aux Couronneries, dans le cadre du Nouveau plan de rénovation urbaine (NPRU), « l’enjeu est même de passer de D à B », complète le responsable technique David Pinçon. Des lettres qui veulent dire beaucoup. « La rénovation thermique a un impact sur les loyers mais aussi, très directement pour les locataires, sur les charges, souligne la directrice. Pour la majorité, les travaux de réhabilitation apportent un confort d’usage et jusqu’à 20€/mois de réduction de charges. »
Un objectif, plusieurs solutions
Habitat de la Vienne va dédier 70M€ à son programme de réhabilitation et Ekidom 82M€, dont 65M€ pour les seules Couronneries. Avec comme contrainte majeur des interventions en milieu occupé. « Pour atteindre la performance souhaitée, nous activons différents leviers », explique David Pinçon. Remplacement des huisseries, changement de la chaudière, raccordement à la chaufferie urbaine, isolation des sous-sols et des toitures-terrasses… Rien que de très classique en somme. Mais parfois la technique utilisée l’est moins. Exemple à Beaulieu où, en 2015, afin d’isoler en façade un immeuble hérissé de balcons, et ce sans avoir à reloger provisoirement les locataires, Ekidom a opté pour un « mur-manteau ». Concrètement, une paroi a été ajoutée, transformant les balcons en loggias. A Montmorillon, l’an dernier, Habitat de la Vienne a testé dans deux résidences « le calorifugeage des réseaux de chauffage, soit 1 142m linéaires de réseau, pour 16 000€ », cite Hayet Benia. Concluante, cette expérience d’isolation des canalisations d’eau et de chauffage a été étendue en 2020 à dix-neuf autres résidences, soit 6 500m linéaires pour un coût de 86 000€.
Selon l’âge, la configuration ou l’usage du bâtiment, toutes les techniques ne sont pas généralisables. La rénovation thermique se traduit donc par une kyrielle de solutions, sachant que « l’arbitrage se fait toujours sur le coût », rappelle, pragmatique, Hayet Benia. L’équation est plus simple en ce qui concerne les constructions neuves pour lesquelles la Règlementation thermique 2012 fait loi depuis le 1er janvier 2013.
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