Tenet, concept renversant

Attendu comme le messie par les exploitants de cinéma après un été avare en grosses sorties, Tenet est enfin dans les salles. Le dernier film de Christopher Nolan joue avec le temps pour offrir son lot de scènes d'action très spectaculaires, et même un peu plus.

Steve Henot

Le7.info

Fraîchement recruté par un groupe d’agents secrets internationaux, un jeune homme se voit confier la mission de sauver le monde d’une menace venue du futur… Dont les effets se ressentent déjà dans le présent. Sa cible : un dangereux trafiquant d’armes, tendance pervers narcissique, capable de « renverser » le temps à sa guise. Une course contre-la-montre s’amorce.

Tout au long de sa filmographie (onze longs-métrages au compteur), Christopher Nolan s’est évertué à interroger notre rapport au temps et son impact sur nos vies. Il faut lui reconnaître une certaine habileté à renouveler cette thématique, à chaque fois dans des genres différents. Avec Tenet, il s’attaque cette fois au film d’espionnage, dans la veine d’un Mission Impossible ou d’un 007. Principal enjeu de l’intrigue, le concept d’inversion du temps permet au cinéaste d’imaginer des scènes d’action bluffantes (dont un combat épatant, alternant temps réel et inversé) et surtout, un suspense ludique. Brouillonne, la logique des événements n’est pas toujours évidente mais tient pourtant la route, livrant en creux un univers et un regard intéressants sur la notion de « guerre froide ». Moins boursouflé qu’Inception, dont il emprunte la structure, Tenet garde en lui les faiblesses du cinéma « nolanien ». Un cinéma virtuose mais froid, assez peu incarné qui, par sa mise en scène comme sa partition musicale -très inspirée mais omniprésente- phagocyte l’empathie, l’émotion. Par instants, les acteurs tous impeccables laissent heureusement entrevoir un peu d’humanité dans ce blockbuster à plus de 200M$, plein de maîtrise.

Espionnage de Christopher Nolan, avec John David Washington, Elizabeth Debicki, Robert Pattinson (2h30).

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