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A titre exceptionnel, l’Insee diffuse depuis le début de la pandémie l’évolution du nombre de décès en France, toutes causes confondues. Le dernier relevé en date du 2 octobre indique une légère hausse de la mortalité depuis la rentrée : +1% par rapport à 2019, +2% comparé à 2018 à l’échelle nationale. C’est aussi le cas dans la Vienne où les décès ont augmenté de 0,6% en un an sur la même période. Cela s’est traduit par une activité en proportion plus importante pour les entreprises du funéraire.
« Pour autant, nous ne pouvons pas parler de croissance, nuance Didier Kahlouche, le vice-président de la Confédération des pompes funèbres et de la marbrerie (CPFM). Du fait des restrictions d’accès aux cérémonies et des mises en bière immédiates durant le confinement, il a été impossible de vendre certaines prestations, ce qui a engendré un chiffre d’affaires moindre pour les entreprises. » Si la hausse des décès ne peut être réduite à un simple « effet Covid », elle devrait tout de même avoir un impact sur le marché, dès 2021. « Comme après la canicule de 2003, où la mortalité avait reculé dès l’année suivante. »
Plus étonnant, le recours à la crémation s’est accru au cours des derniers mois. « Les crématoriums ont connu une saturation, observe Didier Kahlouche. Mais c’est une tendance de fond depuis déjà quelques années. Cela représente près de 40% des funérailles aujourd’hui et on s’attend à ce que ce chiffre atteigne les 50% dans dix ans. » La prise de conscience écologique se fait aujourd’hui plus prégnante. « Depuis un an, on sent un frémissement, commente Agnès Dione, qui commercialise depuis un an des cercueils en cellulose (carton), à Poitiers. Même si ce sont des clients déjà sensibilisés. »
A l’image de sa société, Accmé, des agences funéraires continuent de se créer un peu partout, notamment dans le département. Mais de moins en moins d’indépendants. « La courbe s’aplatit depuis cinq ans car il y a très peu d’entreprises qui ferment, explique Didier Kahlouche. Il y a une concentration de l’offre vers les grands groupes. » Agnès Dione en fait le constat : « C’est très difficile de venir sur ce marché composé de grands groupes bien installés. » Avec plus de 10 000 établissements répartis sur le territoire -à 80% des PME- le funéraire fait toujours face à un manque de main-d’œuvre, dans tous ses métiers (conseillers, exploitants, marbriers...). « Le secteur recrute aujourd’hui et recrutera demain, assure Didier Kahlouche. C’est lié à un manque d’attractivité de la profession, qui n’attire pas spontanément. A nous de faire des efforts pour faire changer le regard. »
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Pour la deuxième saison consécutive, Le 7 pose ses valises dans le bureau de figures locales, en quête de ce qui fonde leur méthode de travail et témoigne de leur personnalité. Troisième volet dans le bureau du Pr Roger Gil, neuropsychiatre, professeur émérite de neurologie, doyen honoraire de la Faculté de médecine et pharmacie de Poitiers et directeur de l’Espace de réflexion éthique de Nouvelle-Aquitaine (Erena).
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Catherine Poey. 68 ans. Présidente du Secours catholique du Poitou. Catholique revendiquée. Mère de trois enfants et grand-mère de six petits-enfants. A fait de l’ouverture aux autres un moteur de vie. Signe particulier : se bat contre le conservatisme et l’immobilisme dans l’Eglise.