Dirigeant d’entreprises de pompes funèbres dans le Sud-Vienne, Omar M’Baye vit la crise sanitaire comme une épreuve. Tout en restant positif. « Nos clients ont besoin de notre soutien... »
Avec deux salariés permanents et huit maîtres de cérémonie ou porteurs à temps partiel, les Pompes funèbres M’Baye-Le choix funéraire ne figurent pas au rang des géants du secteur. « Nous faisons aujourd’hui entre 80 et 90 décès par an », confirme le dirigeant, qui partage son temps entre ses agences de Savigné, Montmorillon et Saint-Maurice-la-Clouère. Dans le Sud-Vienne, depuis mars, « on meurt plus d’isolement que de la Covid-19 », observe le professionnel. Il prend l’exemple de cette vieille dame retrouvée trois semaines après s’être éteinte. Depuis mars, ses collaborateurs n’ont recensé que deux décès liés au coronavirus. « On n’est pas à Poitiers, mais on voit quand même que l’activité n’a pas explosé. »
« Rassurer les familles »
En revanche, Omar M‘Baye et son équipe sont aux premières loges du désarroi des proches, même si la tension est retombée. « Ils étaient blessés de ne pas pouvoir accompagner le défunt avant l’enterrement. » Heureusement, les choses ont évolué, dans le bon sens. Le respect des gestes barrières est intégré au rituel, le port du masque à l’église ne fait plus débat. Tout comme la limitation du nombre de personnes au cimetière. « Ce que nous faisons, pour rassurer les familles, c’est de prendre la température des participants et de recueillir les noms et coordonnées de toutes les personnes présentes. Nous leur fournissons ensuite la liste. En cas de contamination, ils peuvent plus facilement remonter la chaîne. »
Un stylo, un sourire
De la même manière, Omar M’Baye a acheté des centaines de stylos pour permettre à tous de laisser un mot sur les registres de condoléances. Sans crainte de contamination. Ses maîtres de cérémonie, dûment gantés, fournissent le précieux instrument. Ça n’a l’air de rien, et pourtant ! De manière plus générale, le dirigeant estime que son rôle est aujourd’hui de « permettre aux gens de faire leur deuil. On ne peut pas être plus malheureux que les gens qui viennent de perdre un père, une mère, un frère, un ami... Il faut au moins apporter un sourire réconfortant. » Omar M’Baye préfère largement cette situation -des obsèques avec du monde- que les cérémonies printanières. Il lui est arrivé d’en filmer quelques-unes pour partager le moment avec les proches confinés chez eux. C’est sûr, le patron des Pompes funèbres M’Baye se souviendra longtemps de cette année 2020.