Alexandre Wetter, fascinant(e) Miss

Un jeune homme tente de réaliser son rêve d’enfance en participant au concours… Miss France ! Et pourquoi pas ? Pas toujours habile, le dernier film de Ruben Alves porte un message de tolérance sur la question du genre. Alexandre Wetter y crève l’écran.

Steve Henot

Le7.info

Costume de cow-boy sur le dos, une barrette rose dans ses cheveux blonds, Alex navigue avec insouciance entre les genres. Comme tous les gamins de son âge, il a un rêve. Mais un rêve un peu singulier pour un garçon de 9 ans : devenir Miss France. Quinze années plus tard, une rencontre lui rappelle cette ambition restée enfouie. Alex va alors tout mettre en œuvre pour se faire passer pour une femme et ainsi participer au concours Miss France.

Et sa transformation est bluffante ! Combiné à un gros travail sur les costumes, la coiffure et le maquillage, le physique androgyne d’Alexandre Wetter (ancien mannequin fille et garçon pour Jean-Paul Gautier) crée une illusion aussi troublante que fascinante. Cette image porte Miss tout entier et livre un regard très intéressant et actuel sur la question du genre (être homme et féminin, ce n’est pas incompatible). Le propos n’est certes pas toujours adroit -notamment vis-à-vis de la communauté trans- mais a le mérite d’en appeler à la tolérance et à l’ouverture d’esprit. Pas de complaisance non plus avec le concours Miss France, auquel le film apporte la contradiction. Reste enfin la révélation Alexandre Wetter, magnifique, éclatant de candeur et de justesse dans l’expression de sa féminité, sans jamais surjouer. Par un sourire ou un regard, le comédien parvient à ébranler toutes nos certitudes, invitant à ne pas être « victime des codes » (de beauté, du genre) Bref, à être soi. Nul doute que sans lui, le film n’aurait pas eu la même aura. Voilà au moins une belle démonstration par l’exemple. Déjà repoussé lors du premier confinement de mars, Miss devrait de nouveau être diffusé à la réouverture des cinémas.

Comédie de Ruben Alves, avec Alexandre Wetter, Pascale Arbillot, Stéfi Celma (1h47)

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