Le Vendée Globe
 en mode virtuel

Plus d’un million de bateaux ont pris le départ, en novembre, du Vendée Globe sur le jeu Virtual Regatta. Les meilleurs devraient arriver fin janvier. Dans la Vienne, des classes entières participent à ce challenge ludique et pédagogique. Une façon originale de faire de la géographie et des maths.

Romain Mudrak

Le7.info

Et de quatre ! Le 8 novembre dernier, Philippe Jalladeau a pris le départ du Vendée Globe pour la quatrième fois. Presqu’autant que Jean Le Cam, le skipper le plus capé de la flotte. Tous les deux ont d’ailleurs le même âge, 61 ans. Sauf que contrairement au « Roi Jean », l’ex-chargé de communication du CNRS à Poitiers parcourt les océans devant son ordinateur. Il joue sur Virtual Regatta. En 2012, il a fini 74e sur 200 000 bateaux. Une prouesse.

Cette année, la plateforme a enregistré plus d’un million d’inscriptions (1 427 dans la Vienne). Le confinement au moment du départ et le télétravail n’y sont sûrement pas étrangers. La course n’a jamais été aussi serrée. « La météo est la même qu’en réel, mais on ne subit pas les casses alors on a de l’avance sur les concurrents en mer. » Fin décembre, le jeune retraité pointait autour de la 2 000e place et naviguait au large de l’Uruguay quand les « vrais » se trouvaient encore dans le Pacifique. « Je me connecte au moins deux fois par jour. Au début, j’avais pris les voiles manuelles mais il fallait se relever la nuit… Je peux maintenant programmer ma trajectoire grâce à mon routeur QVTLM, mais quand le vent tourne je risque de perdre du temps. »

Les élèves et les profs adorent

Philippe avoue n’avoir fait qu’« un peu de voile » dans sa vie. En revanche, il a assisté au départ de la dernière Route du Rhum à Saint-Malo. De leur côté, les élèves de l’école Micromégas, à Poitiers, espèrent bien aller voir de plus près les monocoques du Vendée Globe. Un voyage scolaire vers les Sables- d’Olonne est prévu en février, si les conditions sanitaires le permettent. Les élèves ont leurs chouchous ! Toutes les classes ou presque ont engagé un bateau sur Virtual Regatta. « On leur a présenté le jeu au retour des vacances de la Toussaint, l’émulation a été immédiate, certains ont même créé leur propre bateau à la maison », se souvient la directrice, Céline Couty. Avec sa classe de CE2, elle fait le point chaque jour après la cantine. « On explore les caps, les océans et les continents, c’est concret. Les élèves savent aussi maintenant que la vitesse du bateau s’exprime en nœuds et ils font la conversion. » Sans oublier le vocabulaire nautique, les fuseaux horaires, les angles de direction…

Le moment le plus fort a sans nul doute été le sauvetage de Kevin Escoffier, dont le monocoque PRB a sombré, le 30 novembre, au large de l’Afrique du Sud. « Tous les élèves m’en ont parlé et ils ont vu que la vie était plus importante que la course quand d’autres concurrents se sont arrêtés pour le sauver. La solidarité est une valeur forte transmise à travers le Vendée Globe. » Ici, l’émulation a également atteint les profs qui se connectent en dehors de l’école, le week-end et pendant les vacances, pour faire avancer le bateau.

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