Le chien, meilleur ennemi du diabète

Atteinte d’un diabète de type 1, Chloé, une jeune collégienne, a fait l’expérience concluante d’un chien d’assistance diabète. Une pratique peu répandue en France, malgré des retours d’expériences positifs.

Claire Brugier

Le7.info

Qu’elle fasse ses devoirs ou qu’elle aille se promener, la collégienne n’était plus jamais seule. Câline la suivait comme son ombre, à l’affût de la moindre glycémie anormale, hypo ou hyper, de sa jeune maîtresse.

Chloé, 11 ans, vit avec un diabète de type 1 depuis ses 
4 ans. Pendant quelques mois, elle a cohabité avec la chienne et Stéphanie a renoué avec le sommeil. « Un an après avoir été diagnostiquée, Chloé a fait un coma nocturne. Depuis, je me lève plusieurs fois par nuit pour vérifier que tout va bien », raconte la maman.

Par hasard, alors que la Vivonnoise et ses deux filles songeaient à adopter « un simple chien », elles ont découvert un reportage tourné aux Etats-Unis sur des chiens d’assistance diabète. En France, seule Acadia en forme. Stéphanie a donc contacté l’Association de chiens d’assistance pour diabétiques, basée dans la Drôme et fondée en 2018. Son action est centrée sur les enfants souffrant d’un diabète de type 1, comme Chloé. En France, cette forme représente 10% des cas de diabète, avec une incidence de 15/100 000 chez les enfants de moins de 15 ans.

Après avoir suivi une formation, Stéphanie et ses deux filles ont accueilli Câline. Malheureusement, pour des raisons personnelles, elles ont dû s’en séparer, à regret. La jeune labrador croisée berger n’avait pas démérité. « Lorsqu’elle détectait quelque chose, elle nous donnait des coups de museau et les amplifiait jusqu’à ce que l’on réagisse. Cela me permettait d’être plus tranquille si je devais sortir. Elle ne se trompait pas et avait au minimum un quart d’heure d’avance sur le lecteur de glycémie de Chloé. » Tellement rassurant.

Retours d’expérience

Dans la littérature scientifique pourtant, rares sont les articles sur le sujet, malgré de nombreux retours d’expérience. « Des patients nous disent que, pendant la nuit, leur animal domestique leur a happé la main alors qu’ils faisaient une chute de glycémie, note le Pr Xavier Piguel. Les chiens seraient capables de sentir un changement de glycémie, analyse le chef du service endocrinologie, diabétologie et nutrition du CHU de Poitiers. Plus vraisemblablement, ils détecteraient les hormones produites lors d’une baisse de glycémie, ou l’acétone en cas d’hyperglycémie. »

Chez Acadia, les chiens sont dressés pendant huit à dix mois au domicile des éducateurs, initialement au nombre de trois, aujourd’hui dix. La limite est purement financière : la formation d’un chien coûte entre 20 000 et 25 000€. « Nous prenons des chiens de refuge, âgés de 1 à 3 ans, sociables et gourmands pour travailler à la récompense »,
 explique Florine Munier, l’unique salariée de l’association qui fonctionne grâce aux dons, au mécénat d’entreprises et au soutien de fondations.

On imagine en effet le peu d’intérêt de l’industrie pharmaceutique pour le développement de cette solution canine de détection des variations de glycémie, capable de supplanter des technologies par ailleurs innovantevs. Avec en bonus de l’affection... « La technologie peut répondre à l’angoisse de l’hypo ou de l’hyperglycémie, observe le Pr Piguel, mais un animal améliore la qualité de vie en général. »


Plus d’infos sur acadia-asso.org ; contact@acadia-asso.org.

Eden Photography

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