Des audioprothèses sans reste à charge

Dans le cadre de la réforme « 100% santé », les audioprothèses de classe 1 sont désormais entièrement remboursées. Une mesure qui, au-delà de soulager le porte-monnaie, pourrait faciliter la prise de décision.

Le7.info

Le7.info

Jusqu’à présent, les audioprothèses de classe 1 représentaient 10% des appareillages vendus en France. Depuis le 1er janvier, la réforme « 100% santé », en les imposant systématiquement dans les prescriptions avec zéro reste à charge, pourrait faire doubler leur nombre. Désormais, sur 950€ (par oreille) maximum, la sécurité sociale rembourse 240€ et les mutuelles s’engagent, dans le cadre d’un contrat solidaire, à compléter à hauteur maximale de 710€. Sachant que les prothèses auditives de classe 1 bénéficient, comme celles de classe 2, d’une période d’essai de 30 jours, d’une garantie de 4 ans, d’un suivi à vie et d’une longévité moyenne de cinq à six ans. Et « il existe toutes les tailles et toutes les formes », précise François Quéré, audioprothésiste chez Ecoutez Voir. Voilà pour les points communs avec les appareils de classe 2. En ce qui concerne les différences, « les appareils de classe 1 permettent de corriger une perte d’audition dans des situation de calme, mais pas en milieu bruyant. Ce sont des prothèses basiques », détaille Marine Le Verge, d’Audilab à Poitiers. « L’électronique va y être moins sophistiquée, l’appareil ne va pas gérer automatiquement les situations sonores plus complexes, complète François Quéré. Et aucun n’est rechargeable. » Or, dans plus de 50% des cas, les personnes privilégient un appareil sans piles.

Une aide
 pour franchir le pas

Le prix d’un appareil varie du simple au double, de 950€ à 1 800€ pour un haut de gamme. Et ce pour une seule oreille ! Alors, même si « nous proposions déjà depuis l’an dernier systématiquement un double devis classe 1 et classe 2 », note François Quéré, ses pairs et lui se préparent à une demande plus forte, qui semble déjà s’amorcer en ce mois de janvier. Les ventes d’appareils de 
classe 1 pourraient doubler en 2021. « Cette réforme peut permettre à certaines personnes de franchir le pas plus facilement », constate Marine Le Verge. D’autant plus dans un contexte de crise sanitaire où le masque complique l’audition. Elle pourrait aussi appuyer la tendance à un appareillage plus précoce. « L’âge moyen du premier appareillage est passé de 71 ans il y a quelques années à 69 ans aujourd’hui, remarque François Quéré. Les appareils sont plus connectés, ce qui permet de les dédramatiser. » Même constat de la part de sa consœur. « Avant, en vieillissant, dans le milieu rural notamment, on n’entendait pas et on faisait avec. Aujourd’hui, dès 55-60 ans, si on est gêné en groupe, on vient volontiers consulter. Plus la question de l’audition est prise en charge tôt, meilleur est le résultat. »

À lire aussi ...