Droits et devoirs des grands-parents et évolution sociétale

Le Regard de la semaine est signé Delphine Roux.

Je vous entends déjà : « Elle va encore nous parler de sa grand-mère et de ses napperons ! ». Non, pas tout à fait. Je m’interroge actuellement sur les droits et les devoirs des grands-parents au sein de la famille. Cette notion a considérablement évolué ces dernières décennies. La famille, au XXI^e siècle, se compose, se décompose, se recompose à l’allure d’un cheval au galop. Aussi, l’unité du foyer, la stabilité qu’elle est censée garantir est-elle encore liée à la famille type papa + maman + les enfants dans le cadre d’un couple hétérosexuel ?

Dans cette flexibilité des liens familiaux, les grands-parents demeurent en place. On a beau changer de belle-mère tous les quatre ans, lorsque l’on est enfant, ce qui reste, même après avoir jeté l’eau du bain, ce sont eux. Depuis 2007, ils ont acquis un droit, celui « d’entretenir des relations personnelles avec leurs ascendants » (article 371-4 du Code civil), dans la mesure où, bien sûr, ils ne représentent pas un danger pour l’enfant. En réalité, ils ont surtout des devoirs légaux -« l’obligation alimentaire si les parents sont défaillants »- et tacites mais attendus par tous : aller chercher les enfants à l’école, donner de l’argent aux anniversaires et à Noël, garder les enfants sans être payés, les emmener en vacances (pareil pour le salaire), être exploitables à merci et sans remerciements. En outre, ils ont le droit (et non pas le devoir, c’est heureux), de donner leur argent par anticipation à leurs enfants ou petits-enfants sans que le Trésor public ne soit trop gourmand et dans la limite d’un plafond sympathique.

« Moi Présidente... », pour plagier un discours politique, je souhaiterais qu’il existe un congé grand-parental, à savoir le droit, et avec accord des deux parties, de prendre sept jours de congés afin d’aider leurs propres enfants lors de la naissance d’un petit-enfant ou d’une adoption. Pourquoi ? Parce qu’une naissance n’est pas seulement l’apparition d’un nouvel être mais également celle d’un lien émotionnel et éducatif. Les grands-parents à l’heure actuelle, dans le tumulte de cette vie, vont transmettre des valeurs, des connaissances, des compétences et donc apporter à l’enfant un regard critique et distancié nécessaire à la survie de celui-ci et à la compréhension de son monde. Le mot de la fin ? Les grands-parents sont importants. 

CV express
Professeure de lettres-histoire pendant treize ans, personnel de direction en collège et lycée depuis 2015 dans l'académie de Poitiers. Directrice du collège EIB Monceau à Paris depuis août 2020. Chargée de communication de l’école de comédie musicale Broadway School, qui a ouvert en septembre 2020. Mère de deux enfants de 11 et 13 ans.

J'aime : l'art et la culture, les langues étrangères, le yoga, le running, les voyages, les chats et les framboises.

J'aime pas : le sexisme, le racisme, les embouteillages, les insomnies, les moustiques et les choux de Bruxelles.