Des concessionnaires en quête de direction

La baisse indéniable du volume des ventes de véhicules neufs en 2020 affecte de manière inégale les concessions automobiles locales, en fonction du modèle économique défendu par leur constructeur, des opérations de marketing mises en place, des nouveautés…

Claire Brugier

Le7.info

Avec une baisse de 25,5% des immatriculations en France entre 2020 et 2019, la facture de la crise sanitaire dans les concessions automobiles s’annonçait particulièrement salée. Elle l’est globalement, avec toutefois des réalités sensiblement différentes d’une concession à l’autre. Seule évidence partagée : personne ne sait de quoi 2021 sera fait.

« On sent un vrai problème de confiance des clients dans un avenir proche, constate Yves Prioux. Ils désertent le hall d’exposition malgré des relances commerciales. » Le responsable du garage Opel, à Migné-Auxances, déplore « une perte en volume de 24% en 2020 ». Alors, même si l’après-vente ne faiblit pas et que la vente de véhicules utilitaires reste « assez importante », il confie n’être « pas confiant du tout » face à la situation socio-économique d’une part, face à la politique du constructeur d’autre part. « Le groupe PSA dont dépend Opel a considérablement augmenté les prix de vente de ses véhicules, de l’ordre de 25%. On ne touche donc plus la même clientèle. Ce changement s’inscrit nécessairement dans le long terme, les premières années risquent donc d’être compliquées… »

« Un accélérateur psychologique »

A contrario, chez Cachet-Giraud Automobiles, à Biard, Benjamin Cachet salue « le soutien des constructeurs », Volvo et Mitsubishi. « Sur 2020, nous avons eu environ trois mois d’inactivité mais, bizarrement, les résultats économiques ne sont pas si mauvais, notamment parce que les constructeurs nous ont octroyé nos marges-arrière dans leur quasi-intégralité. » Parallèlement, « le plan de soutien de l’Etat a fonctionné comme un accélérateur psychologique en juin-juillet, en créant un effet d’opportunité. » Les aides expliquent sans doute en partie également la croissance des ventes de véhicules 100% électriques ou hybrides. Avec comme effet collatéral le développement de la Location avec option d’achat (LOA). Chez Cachet-Giraud, « la location représente près de 60% de l’activité aujourd’hui, en particulier sur des véhicules diesel et des véhicules où la technologie sera rapidement dépassée. Je pense notamment à l’autonomie des batteries électriques. »

Dans ce contexte, quid de 2021 ? « Franchement, je ne sais pas. Après un bon mois de janvier, conséquence d’une opération marketing, l’activité se ralentit fortement en février, note Mickaël Brissiaud, responsable de la concession Nissan et Kia, à Migné-Auxances. Cela va dépendre des produits de chaque marque, s’ils plaisent, s’ils sont dans l’air du temps en termes d’énergie… » Les concessionnaires doivent aussi parvenir à contrer l’attentisme des clients, constaté par tous et que vient conforter l’injonction gouvernementale récurrente à privilégier le télétravail.

 

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