A Quinçay, il réhabilite un ancien presbytère

Fin 2018, Simon Langer a acquis un ancien 
presbytère, à côté de l’église de Quinçay. Le chauffagiste de formation a mis son activité professionnelle de côté pour mieux se consacrer à ce chantier de rénovation colossal.

Steve Henot

Le7.info

Il se souvient très bien de la première visite. « Le bâtiment était couvert de vigne vierge et il y avait 50cm d’humus au sol ! », raconte Simon Langer. L’intérieur -230m2 habitables- n’était pas en reste : murs fissurés de toute part, poutres fragilisées, charpente pourrie… Autant dire qu’il y avait du pain sur la planche ! « C’est tout ce que je cherchais », balaye le plombier-chauffagiste.


Simon Langer et sa compagne ont acquis un ancien presbytère, près de l’église de Quinçay, il y a bientôt trois ans. Depuis, Simon mène seul ou presque sa réhabilitation, en vue de s’y installer avec sa famille. Il n’a pas hésité à mettre son activité professionnelle entre parenthèses pour se consacrer pleinement à ce chantier colossal. « C’est un choix de vie, dit-il, las de la condition d’artisan. Travailler pour moi-même m’apporte de la tranquillité. »


400 sacs de chaux vidés

Sa première maison, à Poitiers, Simon Langer l’a construite lui-même. En apprenant sur le tas et en écoutant les conseils d’un père gérant d’une entreprise de construction bois. « J’étais obligé de m’intéresser à la maçonnerie », sourit le jeune quadra. Reste que rénover un bâtiment dont les fondations anciennes ont été négligées depuis des décennies était un tout autre défi. « La première année, j’ai sorti du gravas. »


Sa priorité était d’assurer la mise en sécurité de l’édifice, dont plusieurs pans menaçaient de s’écrouler. Simon Langer a vidé pas moins de 400 sacs de chaux pour boucher les failles qui lézardaient les murs et ainsi consolider la structure. Une charpente neuve a été posée par son frère, dont c’est le métier. L’ancien presbytère étant situé en zone inondable, sur les rives de l’Auxance, il a fallu rehausser les sols et créer un vide sanitaire pour évacuer l’eau en cas de crue. Mieux vaut prévenir…


Pendant les travaux, sont apparues des traces d’aménagements précédents, qui témoignent de la longue histoire du lieu. Comme cet écriteau, plaqué au sommet de la maison, qui indique « 1688 ». La cave dont la voûte donne sous l’ancienne sacristie pourrait remonter à plus loin encore… « C’est intéressant de retracer le vécu du bâtiment, de voir son histoire. » Un patrimoine que Simon Langer s’attache à respecter, à travers le choix des matériaux (la pierre de Chauvigny, notamment). Face à la pénurie du moment, il a préféré prendre les devants. « J’ai fait mon stock cet hiver. » Il espère pouvoir attaquer le second œuvre cet été. Selon lui, la maison sera habitable d’ici deux à trois ans. A terme, les travaux de rénovation pourraient lui coûter un peu plus que le prix d’achat de la maison, soit 116 000€, frais de notaire compris.

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