Société Girardeau, le dépoussiérage 4.0

Spécialisée dans le traitement d’air industriel, la société Girardeau propose des solutions sur mesure pour permettre aux entreprises d’assurer la santé et la sécurité de leurs salariés. Elle traque les particules polluantes mais aussi le bruit avec son dernier brevet, le panneau Ecogir.

Claire Brugier

Le7.info

Du dépoussiérage certes, mais du dépoussiérage haut de gamme, technique et sur mesure. La société Girardeau, basée à Mirebeau, en a fait sa spécialité. Depuis 1987, l’entreprise n’a cessé d’innover pour anticiper les nouvelles normes de santé et sécurité au travail imposées aux industriels, qu’ils soient dans les domaines de la menuiserie, de l’agroalimentaire, de la pharmaceutique, de la maroquinerie… « Tout milieu industriel entraîne des agents CMR (ndlr, cancérigènes, mutagènes, toxiques pour la reproduction) », assène Marc Terrien. En rachetant en 2004 la société mirebalaise fondée par l’actuel maire de la commune, il s’est donné pour mission de les traquer. « Nous analysons la meilleure manière de capter des particules polluantes à la source, sans gêner l’opérateur. Nous les aspirons et nous les filtrons », résume-t-il. Bois, terre, plâtre, brouillard d’huile… Tout, sauf les effluents.

Le chiffre d’affaires est passé de 2M€ à 3,6M€ en 2020. La société Girardeau (32 salariés), qui garantit du « 100% fabriqué français », ne se contente plus d’installer des tuyaux, des ventilateurs ou des filtres. De sous-traitant, elle est passée à fabricant et, « depuis quatre ou cinq ans, nous avons créé des services, comme le contrôle périodique de l’installation ou encore l’aide au zonage Atex (ndlr, délimitation des zones à risques d’explosion), afin d’accompagner les clients. » Deux cents entreprises de toutes tailles, à 60% des menuiseries, essentiellement en France, lui font confiance.

Télésurveillance

Pour aller encore plus loin, le bureau d’études, renforcé par un doctorant des laboratoires des sciences de l’ingénieur pour l’environnement de La Rochelle et d’informatique et d’automatique pour les systèmes de Poitiers, travaille sur « le diagnostic 4.0 », en quelque sorte de la télésurveillance. Le dispositif, en phase d’essai, devrait inclure à terme une dizaine de points caractérisés permettant de contrôler à distance l’efficacité de l’installation ou de détecter des dégradations de l’activité, grâce à une interface homme-machine (IHM) apposée sur l’armoire électrique. « Une installation vit en permanence », rappelle le directeur. Elle fait aussi beaucoup de bruit.

Les caissons qui confinent traditionnellement les ventilateurs sont souvent en tôle tapissée de mousse. Ils permettent d’atténuer le nombre de décibels de 10% environ (la loi autorise jusqu’à 85dB) mais la nuisance reste importante. Fidèle à son mantra, qui est de toujours « faire d’un point faible un point fort », Marc Terrien a cherché une solution. Elle a pris la forme d’un panneau acoustique biosourcé, baptisé Ecogir et fabriqué à base de granulat de bois (environ 300kg pour un caisson de 2m3), de coquilles d’œufs, d’eau et de ciment. Le premier caisson fabriqué avec ces panneaux innovants sera installé en juin dans une entreprise de Cholet. « Avec ce type de caissons d’insonorisation, on peut encoffrer des ventilateurs ou n’importe quel autre matériel, certifie Marc Terrien. On observe plus de 20dB de gain additionnel. »

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