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Les premiers masques « made in Saint-Saviol » sont sortis de la ligne de production en novembre dernier, sous la marque Tio-Nt, pour Textile industriel de l’Ouest non tissé. Leur particularité, au-delà de leur origine poitevine dans un marché largement dominé par la Chine, ce sont les matériaux. « Nous nous battons pour la qualité ! », assène Sabine Sauvaux, directrice Business Unit non-tissé. Le « nous » inclut la co-directrice Marie-Paule Lacoste et le président de la SAS Henri Zimnovitch.
Forts de leurs expériences dans l’entreprenariat et le non-tissé, tous trois ont décidé de s’inscrire dans la filière sanitaire française encouragée au plus haut niveau de l’Etat. « Quand la pandémie s’est déclarée, il ne restait que quelques fabricants de masques en France », constate Sabine Sauvaux. Même les machines-outils dédiées étaient rares. Tio-Nt a donc assemblé trois technologies, française, espagnole et italienne, pour créer une ligne de production européenne. « Nous voulons une qualité irréprochable de A à Z », insiste la co-directrice, consciente de la nécessité d’un budget serré pour espérer trouver sa place sur un marché mondial hautement concurrentiel, crise oblige. « Nous avons optimisé au maximum les coûts d’exploitation pour proposer des produits de qualité au juste prix. » Avec cinq salariés, dont deux à la production, Tio-Nt produit actuellement un minimum de 30 000 pièces par jour.
Jamais le prix des masques poitevins n’égalera celui des masques « made in China », Sabine Sauvaux et ses associés le savent. En lien avec l’association européenne des non-tissés Edana et le laboratoire de recherche textile Gemtex, ils misent sur une qualité médicale qui a déjà séduit des industries, des cabinets médicaux, des collectivités locales aussi… Moins sûrement les pharmacies. Dans l’urgence, la bataille des prix a tourné jusqu’à présent à l’avantage des masques d’importation, meilleur marché. 4,90€ les 50 masques contre 6,80€ les 25 masques de Tio-Nt… Le calcul occulte la qualité des matériaux. Tio-Nt se targue d’utiliser du polypropylène vierge (non recyclé donc) et surtout du meltblown (littéralement « fondu soufflé ») électrochargé, utilisé dans la fabrication des masques FFP2. « Ce filtre est capable de bloquer toutes les particules inférieures à 3 microns, assure Sabine Sauvaux. Le meltblown médical électrochargé représente moins de 5% de la production mondiale. Tio-Nt fait partie d’une minorité de fabricants qui l’intègrent. Dans nos masques, il est pris en sandwich entre deux épaisseurs externes de spunbond pour allier la filtration bactérienne et de particules à la respirabilité », explique la co-directrice avec pédagogie, tout en dénonçant le « maskné » et les irritations, liées à l’élastique notamment, provoquées par certains masques. « Tous les rectangles bleus ne se valent pas », rappelle-t-elle, dans l’attente de voir un jour apparaître un label français de qualité.
contact@tio-nt.com
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mercredi 09 juillet