Le dessin, un point c’est tout

A travers ses dessins, Angèle Velghe montre la beauté de la biodiversité et son engagement pour la préserver. Cette illustratrice passionnée utilise notamment le pointillisme, qui réclame technique et patience.

Romain Mudrak

Le7.info

Le pangolin est devenu son logo sur Instagram. Angèle Velghe, 28 ans, l’a dessiné pendant le premier confinement. « Ça me brisait le cœur qu’il soit rendu responsable du Covid, alors j’ai voulu le mettre à l’honneur. » Au total, il lui a fallu près de deux cents heures pour le réaliser grâce à la technique du pointillisme. Regardez-le de plus près et vous remarquerez en effet que l’animal est entièrement constitué de milliers de petits points très ordonnés. Le résultat est étonnant en termes de volumes, d’ombres et de dégradés…

Pendant ses études de biologie à Poitiers, Angèle s’est passionnée pour les dessins scientifiques, ces planches détaillant l’anatomie, la composition ou la filiation des espèces d’animaux et de plantes. Son engouement pour ce style très particulier l’a ensuite amenée en 2018 à se former auprès de l’illustratrice Emilie Biens, à Paris. Elle est aujourd’hui présidente de la section naturaliste de la Société nationale des Beaux-arts. C’est là qu’elle a appris le pointillisme. Mais l’encre et l’aquarelle font également partie de sa panoplie. S’il faut voir un fil rouge à son travail, c’est cette envie irrépressible de « rapprocher l’humain de l’animal et de la nature en général ».

« Le monde sauvage 
à nos portes »

Elle a par exemple réalisé une série d’illustrations associant la tête d’un hippopotame, d’une biche ou encore d’un cacatoès avec un chapeau, une pipe, un joli chemisier ou une cravate. « Avec des habits, on les identifie rapidement à nous. » A chacun son animal totem ! Ces dessins vous rappelleront forcément quelqu’un de votre entourage !

Dans une autre série intitulée L’animal sauvage et l’Homme, Angèle a présenté une souris tranquillement installée dans une chaussure, une mésange bleue posée sur un trousseau de clé, des renards, un hérisson… « L’idée était de rendre compte des interactions entre les animaux et les humains de façon ni positive, ni négative mais en montrant simplement qu’on est liés et que le monde sauvage est à nos portes. » Plus engagée encore, la planche Océan plastique met en scène la disparition des espèces aquatiques à l’horizon 2050. Angèle Velghe donne par ailleurs des cours de dessins et vend quelques œuvres, mais elle conserve un autre métier en parallèle. La jeune femme ne vit pas encore de son art, même si c’est son projet. En attendant, elle expose ses « Graines d’idées » sur Instagram (angiev.art), ainsi qu’au lycée Victor-Hugo de Poitiers jusqu’à fin juin.

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