A Ligugé, le FabLab des Usines à la relance

Lieu de partage des compétences et des ressources, le FabLab des Usines de Ligugé a rouvert ses portes. La structure entend reprendre son développement après des mois de fermeture et continuer à accompagner les initiatives locales.

Steve Henot

Le7.info

Ici, un prototype de maquette tactile du Théâtre-auditorium de Poitiers pour personnes malvoyantes. Là, une sphère armillaire en cours de fabrication pour le club d’astronomie de Saint-Benoît. Ces derniers jours, les machines du FabLab des Usines de Ligué tournent à plein. « Depuis qu’on a rouvert, c’est très dynamique », sourit Cyril Chessé, le copilote du FabLab.


Tous les publics s’y croisent, de l’artisan en quête d’un outil industriel pour une création, au particulier désireux de s’initier à la création de meubles en bois. La vocation du « laboratoire de fabrication » des Usines est en effet de faciliter l’accès et la formation à ses machines (fraiseuses numériques, imprimantes 3D, etc.), en prônant le « faire soi-même ». La structure compte aujourd’hui une trentaine d’utilisateurs réguliers. Elle propose aussi des partages de savoirs -faire un plan de communication, créer un site web, entre autres- et peut assurer la production d’un prototype ou d’une petite série.


« On veut essaimer »


Malgré la crise sanitaire et les mois de fermeture, « on n’a jamais autant travaillé que sur cette période », confie Cyril Chessé. Lors du premier confinement, l’association des Usines a décidé de prototyper puis de produire environ 7 000 visières de protection, lesquelles ont été distribuées au CHU de Poitiers, dans les maisons de retraite… « Cela nous semblait fondamental et il fallait trouver une solution. C’était une expérience difficile, mais qui a aussi démontré l’enjeu d’une production locale. » L’équipe en a aussi profité pour réaménager son espace de 500m2, a continué d’accueillir des résidences d’artistes dans le domaine de la création visuelle, et lancé Liguland, un projet collaboratif sous la forme d’un parcours de médiation culturelle et patrimoniale (pour une restitution lors des Journées européennes du Patrimoine)… « Et on a fait des live Facebook pour remplacer les open ateliers. On a aussi essayé d’organiser des visios pour les formations professionnelles (conception et fabrication numérique), en partenariat avec la coopérative Tiers-Lieux. Mais on s’est rendu compte que ce n’était pas forcément adapté et qu’il fallait aussi du temps de pratique sur les machines », évoque Cyril Chessé. 


La période reste « compliquée » avec une baisse attendue des fonds propres (entre 33 et 34% avant la crise) et des projets de développement soit mis en stand-by soit avortés. Mais le cofondateur des Usines se veut optimiste, observant autour de lui « une volonté de faire jaillir des idées qui ont maturé dans l’année ». A l’image de La Fabrik. Ce nouveau FabLab doit prochainement s’installer à Poitiers, il est accompagné depuis plusieurs mois par celui des Usines. « Aujourd’hui, on veut essaimer. »

DR - Fablab des Usines

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