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Jusqu’à présent tenus à l’écart de la vaccination contre la Covid-19, les enfants âgés de 5 à 11 ans seront les prochains à tendre le bras, sous certaines conditions d’abord. Dans les établissements scolaires de la Vienne, et tout particulièrement dans les écoles maternelles et primaires, le nombre de cas est passé à 200 la semaine dernière, contre 163 la semaine précédente et 103 auparavant. Le gouvernement a donc décidé d’autoriser, à partir de demain mercredi, l’administration du vaccin mis au point par Pfizer aux enfants de moins de 12 ans présentant des facteurs de comorbidités (obésité, maladies respiratoires, cardiaques) ou vivant auprès de personnes vulnérables. En France, 360 000 enfants seraient concernés, dont plus de 18 400 en Nouvelle-Aquitaine et plus de 1 200 dans la Vienne. Une ligne de vaccination dédiée devrait ouvrir sur le site de la Milétrie du CHU de Poitiers dès cette semaine.
Serait-ce la première étape vers une ouverture de la vaccination à l’ensemble de cette tranche d’âge, à partir de janvier et sur la base du volontariat ? « Si cela devait être étendu, il y aurait toujours une prise en compte du bénéfice individuel pour l’enfant », rassure le Dr Barbara Ros, pédiatre-infectiologue au CHU de Bordeaux. Et ce quelle que soit la nature du bénéfice. « Chez les adolescents, le bénéfice a été évalué en fonction de la protection contre la maladie mais aussi de la possibilité de reprendre une vie normale (cours, activités périscolaires, vie sociale…) car l’impact psychologique de la crise chez les adolescents a été prouvé », rappelle le Dr Ros. Quant au spectre de la myocardite, « il y a davantage de risque avec une infection à la Covid-19 qu’avec la vaccination ».
Des études sont en cours concernant le vaccin pédiatrique développé par Moderna mais celui de Pfizer a déjà démontré « une efficacité de 90% avec une dose de 10mg, c’est-à-dire un tiers de la dose adulte », rappelle le Dr Marion Favier, également pédiatre-infectiologue au CHU de Bordeaux. « Les enfants développent une très bonne défense immunitaire, complète sa consœur. Il faut aussi se dire que les enfants sont habitués à avoir des vaccins. » Néanmoins, des précautions s’imposent. « Chez les 5-11 ans, une tranche d’âge qui présente beaucoup de formes asymptomatiques du virus, il faut faire un Trod (ndlr, test sérologique rapide) ou une sérologie car si l’enfant a déjà eu l’infection, une seule dose suffit, souligne le Dr Ros. Cette précaution est d’autant plus importante que les enfants réagissent davantage. »
Du côté des parents d’élèves, on valide le principe du bénéfice individuel de l’enfant. « Je me garderais bien d’avoir un avis d’expert sur une question de santé, confie Hervé Piquion, de la FCPE. Mais ce qui est certain, c’est que nos valeurs sont celles du collectif, que l’on soit pour ou gêné par la vaccination. Aussi, de voir que l’on pourrait être obligés de vacciner les enfants alors que tous les adultes ne le sont pas, cela pose question. » Dans la Vienne, plus de 20% des 12 ans et plus ne sont pas vaccinés ou présentent un schéma vaccinal incomplet.
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