La campagne compte 
sur ses jeunes

Dans la Vienne, près de 63 000 jeunes de 
3 à 24 ans habitent en milieu rural. Pour les communes, l’enjeu est de les garder le plus longtemps possible. Les collectivités et centres socioculturels mènent des actions pour les inciter à s’engager sur leur territoire.

Romain Mudrak

Le7.info

En Nouvelle-Aquitaine, 48% des jeunes de 3 à 24 ans vivent en milieu rural. Dans la Vienne, c’est même un peu plus. Selon une étude de l’Insee publiée la semaine dernière, ils sont près de 63 000 à être installés avec leurs parents à la campagne (53%). Parmi les enseignements de cette enquête, on apprend que la personne « de référence » du foyer est plus souvent « un ouvrier ou un agriculteur », moins un cadre. Plus leurs enfants grandissent, plus ils doivent parcourir de distance pour rejoindre leur établissement scolaire. En revanche, l’histoire ne dit pas s’ils reviennent en masse au terme de leurs études supérieures…

C’est pourtant un enjeu majeur dans les communes d’origine. Comment les inciter à rester et, plus tard, à fonder eux-mêmes une famille qui continuera à dynamiser le territoire ? A Civray, l’équipe municipale a décidé de les faire participer en créant d’ici l’été un conseil communal des jeunes. « C’était dans mon programme de campagne Horizon 2030, souligne le maire Pascal Lecamp. On a retenu la tranche d’âge 11-15 ans. Ils sont force de proposition et participeront aux conseils municipaux. » L’élu met aussi en avant les 81 associations que compte la commune (dont 
29 sportives) pour développer le sentiment d’appartenance à Civray. On le sait bien, avoir une passion commune, ça resserre les liens.

Rendez-vous 
avec les élus

D’une manière générale, la parole des jeunes est de plus en plus prise au sérieux. Ils s’investissent dans la vie de leur commune et les centres socioculturels ont vocation à les pousser dans cette voie pour devenir des citoyens à part entière. A Mirebeau, un groupe de garçons et de filles, âgés de 16 à 25 ans, s’est constitué depuis un an au sein du centre d’animation. Une animatrice est chargée d’aller vers les jeunes qui ne viendraient pas spontanément dans les locaux. Présents dans le comité de pilotage, ils sont associés à la construction du projet associatif. Certains s’investissent au service des Restos du cœur, d’autres dans la friperie. L’été dernier, une poignée d’entre eux a géré la buvette d’un grand spectacle donné dans la commune pour financer leurs activités de loisirs. « Ils ont régulièrement rendez-vous avec les élus pour leur faire des propositions, explique Narjès Bougrine, responsable Enfance Jeunesse de La Pousse. Par exemple, pour restructurer le city-stade, où ils passent beaucoup de temps, avec de nouveaux buts ou un abri pour l’hiver. » Les communes de Thurageau et d’Amberre ont sollicité le centre d’animation pour créer leur propre commission jeunesse au sein du conseil municipal. En principe, ces jeunes auront envie de rester sur un territoire où ils se sentent bien et investis. Dans tous les cas, ils auront forgé leur esprit critique et appris à vivre en société.

crédit photo : CSC La Pousse

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