L’art-thérapie 
contre la pression des études

Le service de santé universitaire propose cette année, pour la première fois, des ateliers d’art-thérapie. L’idée ? Inciter les étudiants trop stressés à prendre du temps pour eux et du recul sur leur parcours.

Romain Mudrak

Le7.info

Depuis deux semaines, un petit groupe d’étudiantes poitevines participe à un atelier d’art-thérapie chaque jeudi après-midi. C’est la nouveauté de l’année proposée par le service de santé universitaire sur le campus. « Il s’agit d’un mode d’expression qui utilise la création artistique pour apprendre à se connaître et retrouver confiance en soi », explique Sandrine Mercier. Art-thérapeute dans la Vienne, cette professionnelle a demandé aux étudiantes présentes -seules des femmes ont osé participer pour l’instant- d’évoquer leurs émotions sans dire un mot. Dans un premier temps, la consigne était d’écrire sur papier ce que leur inspirait cette émotion sous la forme d’un portrait chinois : une couleur, un animal, un mot… Ensuite, place aux sensations. Le tout était traduit en peinture. 
« L’objectif, c’est d’extérioriser, on commence alors à parler de soi. Quand on affronte ses émotions, on trouve le moyen de vivre avec. »

Organisé sur quatre séances ou sur une journée complète pendant les vacances, ce travail donne l’occasion aux étudiantes de prendre du temps pour elles. « La conception d’un mandala permet de se déconnecter du quotidien et de s’ancrer dans le présent, reprend Sandrine Mercier. Je leur demande de lâcher le petit vélo qui tourne dans leur tête. L’important n’est pas le résultat esthétique, c’est le processus de création et le plaisir que l’on prend dans la réalisation. »

Pour les étudiants stressés

Le groupe est constitué de quatre personnes maximum pour le moment à cause de la Covid, mais il pourra monter à huit après la crise sanitaire. Car les ateliers se poursuivront. Sans plus de participants en revanche car « la cohésion de groupe est très importante en art-thérapie ». « Cet atelier s’adresse à des étudiants stressés, débordés par leurs études, et ils sont de plus en plus nombreux dans cette société obsédée par la performance où tout va très vite », 
poursuit le Dr Jean-Charles Le Tarnec. Le directeur du service de santé universitaire, à Poitiers, a remarqué depuis quelques années une croissance de la demande d’aide psychologique, hors Covid qui n’a fait que « renforcer le phénomène ». A noter que la formation aux « premiers secours en santé mentale » que nous avons récemment présentée a fait le plein (Le 7 n°542). Et huit étudiants relais santé (à Poitiers) volontaires ont été sélectionnés pour transmettre les informations importantes via les réseaux communément utilisés par les jeunes de leur génération. Ils participent d’ailleurs à l’enregistrement d’A ta santé, reprise d’une émission créée il y a plusieurs années sur Radio Pulsar.

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