Et soudain, le black-out. En mars 2020, non seulement la France s’est arrêtée d’un coup d’un seul, mais les plus fragiles ont été particulièrement surveillés, confinés plus que les autres. D’une vague à l’autre, les bouffées d’oxygène se sont réduites à peau de chagrin. Au point que l’Union poitevine des actions pour les retraités (Upar) a perdu 40% de ses effectifs entre 2019 et 2021 (290 contre 527). « Ça remonte un peu depuis quelques semaines, notamment sur la gym, tempère Béatrice Riquet, secrétaire de l’association. Mais on s’aperçoit quand même que les personnes âgées ont perdu l’habitude de sortir. Et il y a toujours cette crainte d’attraper le virus, d’être malade, de ne plus pouvoir voir ses proches... »
Faute de participants à la chorale -trois seulement-, l’Upar a licencié sa cheffe de chœur, le cœur lourd. En contact très régulier avec ses adhérents, qui ont en moyenne 73 ans, Béatrice Riquet sent que la Covid-19 a « une incidence énorme sur le moral » et joue aussi sur leur état physique. L’Upar ne se résigne pas à la fatalité. La baisse des contaminations conjuguée à la levée progressive des mesures sanitaires devraient ramener un peu de sérénité. « On ne reprendra jamais une vie normale mais j’ai l’espoir que la situation s’améliore... »
A l’échelle départementale, Générations Mouvement 86, fédération de soixante-cinq clubs locaux, a remis la marche avant. Pourtant, « ses » effectifs ont diminué de moitié entre 2020 et 2021, de 6 000 à 3 000 membres. Mais ne comptez pas sur Danielle Leberre pour entonner une mélopée. « On sera à 4 000 en 2022, les gens ont envie de sortir, de se voir et pas seulement pour taper le carton », affirme la présidente de Générations Mouvement 86, elle-même touchée par le Covid, loin d’être coulée cependant. Le programme d’animations 2022 suinte l’optimisme, avec des voyages prévus à Obernai -une quarantaine d’inscrits-, en Italie, en Corse, une croisière sur la Méditerranée...
« Il est important de signaler que nous avons souscrit une option Covid auprès de notre assurance pour que les participants puissent être pris en charge facilement si besoin », précise Morgane Ayrault. La secrétaire générale de Générations Mouvement 86 a maintenu le lien depuis deux ans avec les présidents de clubs locaux. Si bien que « ceux qui se sont mis en sommeil momentanément ont pu repartir ». L’appui de la fédération départementale est précieuse dans beaucoup de domaines, à commencer par l’informatique où le Règlement européen de protection des données (RGPD) impose une gestion au cordeau des noms, adresses, cotisations... « N’ayons pas peur de le dire, nous sommes en reconquête », conclut Danielle Leberre.
À lire aussi ...
Hier
Face à la pénurie programmée de paille pour les animaux, la société Iribarren commercialise la dolomie du Poitou, une alternative minérale déjà utilisée par de nombreux éleveurs français et jusqu’en Suisse. Sa carrière du Sud-Vienne est unique.
mercredi 17 avril
mercredi 17 avril