Technique solaire, 
de l’ombre à la lumière

Partis de rien ou presque en 2008, les trois fondateurs de Technique solaire ont surmonté les obstacles pour en faire un leader français des toitures photovoltaïques. Installée à Biard, l’entreprise emploie 140 salariés pour un chiffre d’affaires de plus de 100M€.

Romain Mudrak

Le7.info

Le dernier article que Le 7 a consacré à Technique solaire date de… 2009 (Le 7 n°10). L’entreprise avait alors tout juste un an et démontrait déjà des capacités à se développer « à la vitesse de la lumière ». Bingo ! Cette caractéristique ne s’est pas démentie au fil des années. Passée de Migné-Auxances à Biard -dans des bâtiments neufs face à l’aéroport- en 2020, Technique solaire a ouvert des bureaux à Paris, Bordeaux, Lyon, en Inde et récemment aux Pays-Bas. Son chiffre d’affaires a dépassé les 100M€ l’année dernière pour 140 salariés aux profils très variés, dont la moitié est dans la Vienne.

De simples gadgets, les panneaux photovoltaïques sont devenus l’une des principales sources d’énergie renouvelable. Force est de constater que les trois cofondateurs, Julien Fleury, Lionel Themine et Thomas de Moussac, qui se sont connus à l’Edhec de Lille, ont su prendre les virages nécessaires au bon moment pour accompagner le mouvement. Notamment lors du moratoire de 2010 et la baisse du tarif de rachat de l’électricité produite qui a suivi. Exit le marché des particuliers ! Technique solaire s’est focalisée sur les propriétaires fonciers, industriels et surtout les exploitants agricoles, jusqu’à devenir l’un des leaders français des toitures photovoltaïques. 
« Nous avons compris que pour retirer un maximum de valeur, il fallait maîtriser toute la chaîne, du bureau d’études à la pose et l’exploitation du site », explique Lionel Themine, en charge des finances. En résumé, si un agriculteur veut construire un hangar, une serre ou des ombrières, il peut obtenir un soutien financier contre la mise à disposition de son toit. S’il loue une parcelle à Technique solaire pour y installer une centrale photovoltaïque au sol, il perçoit un loyer. Et l’artificialisation des terres dans tout cela ? La réponse est assez claire : « Il ne faudrait que 1% des terres agricoles pour atteindre les objectifs de la France à l’horizon 2030, assure Thomas de Moussac. En outre, on pourra démonter les installations, tout est réversible. » Le directeur général en charge du développement mise aussi sur l’agrivoltaïsme, une nouvelle pratique qui fait cohabiter les activités agricoles et les centrales solaires.

Solaire et biogaz

Technique solaire a déjà plus de cinq cents installations à son actif. « Les projets des deux prochaines années sont financés », assure Lionel Themine. « Fin 2024, l’entreprise sera en capacité de produire 1GWc d’électricité, soit l’équivalent d’un réacteur nucléaire », 
précise Thomas de Moussac. Reste à savoir quels effets produiront la hausse du coût des matières premières et des taux d’intérêt ou encore la baisse de l’euro par rapport au dollar. En parallèle, depuis 2014, la société s’est lancée dans la construction et l’exploitation d’unités de méthanisation. La première a démarré en 2019 mais les projets se multiplient. Avec la guerre en Ukraine et les sanctions à l’égard de la Russie, la France et l’Europe ont annoncé leur volonté de réduire leur dépendance en favorisant notamment les énergies renouvelables. Technique solaire compte bien être au rendez-vous.

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