Poitiers renonce au label, pas à ses ambitions

Nos confrères de la presse locale ont révélé mi-février que Poitiers avait renoncé au label des Villes et villages fleuris. Deux mois plus tard, la Ville réaffirme ses projets alternatifs.

Arnault Varanne

Le7.info

« Le label a évolué mais reste très connoté de par son histoire. Nous sommes bien conscients que des efforts sont faits pour prendre en compte les questions de biodiversité et pas seulement de fleurissement, mais... » Mais Pierre Nénez ne reviendra pas sur l’engagement de la Municipalité : ne plus participer « pour l’instant » au fameux concours des Villes et villages fleuris (4 fleurs), trop gourmand en moyens, humains notamment. « Nous avons d’autres dispositifs qui permettent aux agents de montrer leurs savoir-faire (notamment Florilèges, ndlr) », renchérit l’adjoint à la Biodiversité, la Végétalisation de la ville et l’Education à la nature. Depuis, une commune du Lot-et-Garonne (Nuzéjouls) a annoncé son retrait.

A proximité de Poitiers, Saint-Benoît se réjouit de conserver ses 
4 fleurs. « Ce label fait partie de notre patrimoine génétique, reconnaît Philippe Lepève, directeur des services techniques de la Ville. On a la chance d’avoir un cadre et un espace privilégiés entre vallée, forêt et rivière. Beaucoup de gens viennent habiter Saint-Benoît parce qu’on est dans cet esprit. » 
Et le technicien de remarquer que le jury des Villes et villages fleuris a fait évoluer ses critères au fil des années. « On touche désormais au tourisme, aux associations, au bien-être dans la ville, aux commerçants. » 
D’ailleurs, la préservation des ressources naturelles et de la biodiversité apparaît au deuxième niveau derrière la place accordée au végétal dans l’espace public.

Canopée et maraîchage

A Poitiers, la priorité est désormais déclinée en plusieurs plans d’action. A commencer par le plan Canopée, qui consiste à planter 10 000 arbres d’ici 2026. Des micro-forêts urbaines ont déjà vu le jour, quatre érables champêtres et cinq micocouliers de Provence verdissent désormais la place Leclerc... Au-delà de la végétalisation « résiliente » face au changement climatique et d’opérations ponctuelles (Faites de votre rue un jardin, Une naissance, un arbre...), Poitiers compte sur ses serres municipales (Le 7 n°518) pour 
« opérer une forme de transition. On ne produit plus de fleurs annuelles mais plutôt des vivaces. Et on produit aussi des plants potagers afin de répondre aux exigences du Plan alimentaire territorial », complète Pierre Nénez.

Un appel à projets sera d’ailleurs lancé prochainement pour trouver un maraîcher appelé à cultiver des terres à proximité du Bois de Saint-Pierre. « Il faut que nous arrivions à trouver le juste équilibre entre l’outil de production et l’outil pédagogique. » Si près si loin des polémiques sur l’abandon du label Villes et villages fleuris.

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