L’aïkido, l’art du temps long

En aïkido, la ceinture noire n’est que le début du chemin. La présidente du Stade poitevin Lydia Averty s’est engagée il y a trente ans dans l’apprentissage de cet art martial qui ne fait pas distinction d’âge, de poids ou de performance.

Claire Brugier

Le7.info

Nature : art martial. Signes particuliers : ni catégories, ni compétition. L’aïkido a pour originalité de mêler dans sa pratique les âges, les poids, les ceintures de couleur, sans distinction. Lydia Averty est tombée dedans à la fin des années 1980, au début de ses études de médecine. « Je faisais beaucoup de sport. Au début, j’étais davantage intéressée par le karaté. » Puis l’actuelle présidente du Stade poitevin a découvert l’aïkido. A raison de quatre entraînements par semaine, elle a accumulé les ceintures jusqu’à la noire, 4e dan, et passé le diplôme d’Etat pour pouvoir enseigner. « L’aïkido est un budo, une voie d’accomplissement de l’être, explique l’intéressée. La ceinture noire, ce n’est que le début de l’évolution. Il faut ensuite faire vivre les techniques que l’on a apprises, les parfaire. Il en existerait autour de trois mille. » Elle-même ne se lasse pas de se perfectionner. « On est toujours dans l’apprentissage, à la recherche du meilleur mouvement. »

Partenaires 
pas adversaires

A l’art de l’attaque l’aïkidoka préfère celui de l’esquive. 
« L’aïkido est basé sur des mouvements circulaires autour d’un centre fort. La frappe, que l’on appelle atémi, est donnée dans un but de mise en mouvement, pas pour toucher. D’ailleurs, on parle de partenaire, pas d’adversaire. La chute est une esquive, jamais une défaite. Le but est de sortir de l’attaque sans blesser l’autre, de mettre en œuvre des techniques pour mettre fin au mouvement », souligne Lydia, qui s’amuse de son surnom, « la baffeuse ».

La pratique de l’aïkido s’inscrit sur le temps long. Christian Basse en est la preuve. A 72 ans, 
il est l’instructeur historique 
(6e dan) du Stade poitevin qui en compte cinq, trois titulaires du diplôme d’Etat et deux du brevet fédéral. « Nous sommes riches en profs diplômés et ils sont tous bénévoles », précise la présidente. Chacun a son approche de l’aïkido, ce qui participe aussi de la richesse de l’enseignement de la discipline. Mare Seye, 
6e dan et professeur d’aïkido en région parisienne, intervient régulièrement et un stage de plusieurs jours est organisé chaque année en juillet. Pour autant, le club a perdu de nombreux adhérents. En cause, peut-être, la 
« concurrence » de disciplines davantage basées sur l’attaque, un peu la crise sanitaire aussi. Elle s’est ajoutée à des conditions d’entraînements compliquées depuis septembre 2019, sous un chapiteau. Désormais le Stade poitevin aïkido a retrouvé de vrais dojos, dans les complexes sportifs Michel-Amand et de la Pépinière, à Poitiers.

 

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