Vers une police municipale « plus visible »

Le changement, c’est maintenant au sein de la police municipale de Poitiers, appelée à se réorganiser pour « ne délaisser aucun territoire et incarner la proximité », dixit la maire Léonore Moncond’huy. Une brigade cynophile va également voir le jour.

Arnault Varanne

Le7.info

Il ne fait pas bon porter un uniforme dans l’Hexagone. Ces derniers mois ont été marqués par plusieurs agressions de policiers municipaux ou nationaux à Marseille, Paris, Lyon ou La Chapelle-sur-Erdre (2021). Un climat de tension qui incite les agents de la police municipale de Poitiers à se faire les plus discrets possible dans les médias. La réorganisation du service, en gestation depuis un an, a pourtant vocation à les mettre davantage en lumière sur le terrain. « La sécurité et la tranquillité publiques sont au cœur de notre action, nous ne devons délaisser aucun citoyen, aucun territoire de la ville », admet Léonore Moncond’huy, maire de Poitiers. La récente assemblée citoyenne a d’ailleurs choisi de s’emparer du sujet des incivilités, tout sauf un hasard.

« Gagner en efficacité »

Aux quinze agents de surveillance de la voie publique (ASVP) s’ajoutent à Poitiers trente agents qui doivent désormais 
« gagner en efficacité, en proximité » et « renforcer leur coopération avec la police nationale ». 
Comment ? Via la création de trois groupes spécialisés. Le premier intitulé « proximité » est composé de onze agents répartis dans trois brigades, VTT, pédestre et environnement. Lesquels interviennent désormais sur les dégradations, les incivilités, les occupations non autorisées d’espaces publics, la prévention d’actes malveillants ou dangereux, ou encore la surveillance du Clain et de ses abords. Le deuxième groupe « tranquillité publique » -huit agents- se charge de la surveillance urbaine, des atteintes aux biens et aux personnes (conflits d’usage, application de la réglementation en matière de consommation d’alcool, patrouilles préventives...).

Une nouvelle brigade cynophile

La nouveauté, c’est qu’elle comportera une brigade cynophile avec, à terme, deux chiens. 
« Pas une baguette magique, mais elle peut avoir un effet dissuasif », estime la maire. Seul petit hic : un récent changement de réglementation qui ne permettra au Centre national de la fonction publique d’être opérationnel qu’en... 2025. La Ville s’efforce d’obtenir une dérogation auprès du ministère de l’Intérieur pour que la brigade puisse démarrer d’ici un an. Le dernier groupe « circulation » comprend six agents et deux brigades. L’une se charge de Pictavie, l’autre, à moto, vise à faire respecter le code de la route, assure des missions de prévention routière, lutte contre le stationnement gênant... Ses agents auront bientôt trois nouvelles cylindrées (700cm3) à leur disposition, en lieu et en place de deux 125cm3. Si la police municipale conserve ses horaires habituels, 7h45-22h, elle ne s’interdit pas d’organiser des patrouilles nocturnes. « Créer l’exception pour surprendre », résume son chef. C’est ce qui se passe depuis juin en centre-ville et à Tison. « Ces patrouilles sont très appréciées de la population et des commerçants », relève Léonore Moncond’huy. D’armement des policiers, il n’y en aura en revanche pas à l’horizon 2023. Ce n’est « pas d’actualité », même si « l’augmentation des incivilités sur les porteurs d’uniformes » inquiète.

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