Toute la communauté scientifique française des nanosciences se donne rendez-vous mercredi au Palais des congrès du Futuroscope avec, pour la première fois, une soirée de vulgarisation ouverte au public. Une façon de mieux comprendre les mille et une applications de cette technologie d’avenir.
Bienvenue dans l’ère de l’infiniment petit ! Depuis le début du XXIe siècle, la tendance est à la miniaturisation dans de nombreux secteurs. Aujourd’hui, des puissances de calcul gigantesques tiennent dans la poche. Et le mouvement s’accélère avec l’impérieuse nécessité de préserver l’environnement et de réduire les quantités de matières nobles extraites de terres rares. Cette révolution technologique, on la doit aux nanosciences. Autrement dit l’étude de tout ce qui se situe au-dessous d’un milliardième de mètre, soit
50 000 fois moins que l’épaisseur d’un cheveu.
« L’atout des nanomatériaux, c’est de pouvoir faire plus avec moins, souligne Stéphane Célérier, chercheur à l’Institut de chimie des milieux et des matériaux de Poitiers (IC2MP).
En divisant la matière en milliards de particules, on multiplie la surface réactive à volume constant. » En résumé, dix petits cubes dans un grand cube, ce sont beaucoup plus de faces en contact avec leur environnement. Et quand ces cubes sont faits d’un alliage aux propriétés exceptionnelles, le potentiel devient énorme. C’est le cas des MXènes, sur lesquels travaille justement Stéphane Célérier. « Ces nanomatériaux, qui se présentent sous forme de feuillets, sont de très bons conducteurs électriques. Leur configuration bidimensionnelle et la possibilité de faire varier facilement leur composition chimique leur confèrent des propriétés prometteuses pour de nombreuses applications. »
Utilisés notamment dans des processus de catalyse, les MXènes ont de sérieuses chances d’intégrer à l’avenir des batteries et les piles à hydrogène. Quant à leurs propriétés optiques, étudiées par Pprime, elles offrent des perspectives sérieuses pour les applications photovoltaïques.
Nanoplastiques =
giga pollution
Mercredi, la communauté scientifique des nanosciences se réunira au Palais des congrès du Futuroscope pour faire le point sur les dernières avancées dans leur domaine. Pour la première fois, un concours d’éloquence baptisé « Nanopitch »(*)
permettra au grand public d’appréhender l’étendue de ce sujet ardu. Une chose est sûre, les nanocomposants s’immiscent partout. Souvent pour le meilleur du progrès technique, comme dans le cas des vaccins à ARN messager. Mais, revers de la médaille, on les trouve aussi là où ils ne devraient pas être. A l’image des nanoplastiques dans les océans. Florent Blancho a soutenu une thèse sur cette source de pollution qu’il présentera ce mercredi.
« J’ai produit des modèles de nanoplastiques qui ont été soumis à de vraies contraintes environnementales, explique-t-il. Les rayons UV, par exemple, changent leurs formes et leurs propriétés de surface. » Une façon de connaître leur toxicité réelle et, pourquoi pas, de lancer la réflexion sur leurs usages.
(*)De 18h à 21h30. Entrée sur inscription. Plus d’infos sur cnano.fr.