Une COP à l’échelle de la Vienne

A l’instar des grandes conventions internationales, la Vienne initie une COP à son échelle pour établir un diagnostic et enclencher des actions concrètes, à partir de la feuille de route Néo Terra 2, lancée par la Région.

Arnault Varanne

Le7.info

A l’horizon 2100, les températures devraient grimper de 3,4°C dans la Vienne. Les prévisions font aussi état de 31 nuits tropicales par an en comparaison de l’année 2005, avec des précipitations estivales réduites de 29%. Pas de doute, le réchauffement climatique va nous impacter, et pas qu’un peu. Alors, en complément des COP internationales -la dernière s’est déroulée à Dubaï-, l’Etat a choisi de « territorialiser les enjeux », donc d’esquisser des changements concrets à l’échelle locale. « Nous avons sept ans pour faire ce que nous avons fait en trente-trois ans », 
balise le préfet de la Vienne, Jean-Marie Girier. A savoir réduire de 30% la consommation d’énergie finale par rapport à 2010 (11 304GWh en 2020) et porter la part des énergies renouvelables à 50% (23,7% en 2020).

Champion des énergies renouvelables

La tâche paraît immense mais, en réalité, le diagnostic très fin permet de mesure les efforts à réaliser dans chacun des domaines. Le bilan carbone de la Vienne montre en effet les progrès à réaliser en matière de transport, de bâtiments, d’agriculture et d’industrie. « Il est évident que dans une ville les bâtiments et les transports pèsent plus lourd qu’en milieu rural, où l’agriculture a un impact », note Thomas Caillaud, responsable planification et transition énergétique du syndicat Energies Vienne. Le bilan carbone du département met ainsi en évidence les disparités entre territoires et donc les efforts à fournir d’ici à 2030. Point positif : « La Vienne est le département de la région qui enregistre la plus forte progression en termes d’énergies renouvelables », commente Guillaume Riou, 4e vice-président de Nouvelle-Aquitaine en charge de la Transition énergétique. Les quelque 
50 bâtiments publics rénovés en 2023, les 3 282 véhicules électriques achetés par des particuliers et collectivités depuis la mi-2022 ou encore les 319 cuves à fioul éliminées participent de l’amélioration de la situation.

Moteur, actions !

Cependant, il reste énormément de progrès à accomplir dans tous les domaines, de la baisse des produits phytosanitaires dans l’agriculture à la réduction des déchets, de l’augmentation des sols cultivés au développement de l’éolien et du photovoltaïque, de la préservation des ressources en eau à la préservation de la biodiversité. La feuille de route Néo Terra 2 
de la Région sert de base aux travaux. Toutes les collectivités 
-« elles sont en première ligne », 
assure le préfet- sont invitées à remplir un tableau de pré-diagnostic et des actions qu’elles entendent enclencher. Des groupes thématiques verront ensuite le jour d’ici mai 2024. La validation des objectifs est attendue en juin. Et après ? Des contrats de réussite de la transition écologique seront signés avec les collectivités. L’Etat a déjà prévu de prolonger son Fonds vert pour encourager les initiatives. Près de 15M€ ont déjà été débloqués l’année dernière.

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