
Hier
Des normes et réglementations qui s’empilent, une concurrence internationale favorisée par des accords de libre-échange, un réchauffement climatique plus que préoccupant… C’est sur fond de crise agricole aiguë que se déroule du 7 au 30 janvier la campagne électorale dans les chambres d’agriculture. Clôture du scrutin le 31 janvier et verdict le 6 février pour les dix collèges, et notamment celui des exploitants agricoles. Dans la Vienne, il représente 18 des 33 sièges convoités.
En 2019, sur fonds d’abstention record -presque 74%-, la Coordination rurale (CR86) avait obtenu 40,71% des voix, contre 38,16% (3 sièges) à la FNSEA-JA et 21,13% (2 sièges) à la Confédération paysanne. Six ans plus tard, le nombre d’électeurs, tous collèges confondus, s’est érodé, passant de 21 900 à 19 821, et le contexte agricole a changé. « Des élections dans un tel contexte, c’est inédit, remarque François Turpeau. Depuis le début de la crise, fin 2023, nous avons montré une forte présence, mené de nombreuses actions. » La CR86 a ainsi gagné en visibilité… et en adhérents ! « Leur nombre a plus que doublé, confirme le président de la CR86 et vice-président de la Chambre d’agriculture qui aspire à voir son syndicat « se maintenir au niveau local » et « gagner d’autres chambres à l’échelle nationale ». A ce jour, seuls le Lot-et-Garonne, la Haute-Vienne et la Vienne sont sous la bannière de la Coordination rurale. « Notre priorité sera de faire en sorte que la future Politique agricole commune nous protège, car aujourd’hui la situation est catastrophique, nous sommes à la merci des cours mondiaux. »
De son côté, la FNSEA et les Jeunes agriculteurs (JA), majoritaires en France, font une nouvelle fois listes communes pour reprendre la chambre d’agriculture départementale. « Aujourd’hui, les agriculteurs attendent plus de services, souligne Aurélie Fleury. Notre priorité sera de les accompagner, de redonner à la chambre un rôle d’acteur majeur pour redynamiser l’agriculture départementale et de représenter tous les agriculteurs auprès des acteurs du territoire. » La présidente de la FNSEA86 promet entre autres « davantage de techniciens bovins » ou encore « la mise en place de services pour la transmission mais aussi pour l’accompagnement à la diversification des futurs installés ». De son côté, la Confédération paysanne, troisième syndicat agricole en lice, prône « un changement de modèle ». « Tous les syndicats sont à peu près d’accord sur le constat, mais sur la mise en œuvre les clivages sont importants, souligne Pierre-Jean Clerc. Il y a eu de petites avancées par-ci par-là, au niveau national mais aussi local. Par exemple, avant la Coordination rurale, dans la Vienne, tout maraîcher qui s’installait n’avait pas accès à l’eau. » Plus largement, « on ne fait pas tous le même métier, poursuit le porte-parole de la Confédération paysanne. Entre le sud et le nord de la Loire, deux logiques s’affrontent. Ce n’est pas d’aujourd’hui, ça fait cinquante ans que ça dure. »
Photo d'archivesÀ lire aussi ...
Hier
Situé dans le centre historique de Poitiers, l’hôtel Chambourdon est au cœur d’un projet de réhabilitation d’envergure. Cinq logements sociaux devraient voir le jour d’ici avril 2026.
mercredi 09 juillet